Yokoyama Taikan

Yokoyama Taikan - Peintre japonais (Mito 1868-Tokyo 1958).

Un des pionniers du renouveau de la tradition picturale nationale (nihon-ga) au tournant des XIXe et XXe s., il s'est illustré par la qualité de son encre, de ses couleurs, fondée sur une connaissance profonde de la peinture ancienne chinoise et japonaise, ainsi que par le sentiment de la nature et la musicalité qui imprègnent ses œuvres.

Holy peaks of Chichibu at spring dawn. Hanging scroll, ink on silk. 1928.

Telles des vagues dans un océan éternel, jusque dans les années 1950 et bien au-delà, les influences occidentales furent appréhendées comme des impulsions non exclusives les unes des autres, perméables au syncrétisme des valeurs. Comprises entre anciens et nouveaux flots, elles essuyèrent des remous politiques, empruntant des courants tortueux et refluants.

L’air du temps était favorable aux réminiscences. Dans la mesure où la confrontation avec l’Occident avait été quelque peu brutale à la fin du XIXe siècle, le recours aux références européennes fut la cible de quelques écoles agissant dans une logique défensive. Tel fut le cas du Nihonga, mouvement pictural privilégiant la sauvegarde des motifs classiques et des supports traditionnels : peintures de paysages monumentaux, thèmes floraux entre autres. Afin d’ériger ce style et ses figures de proue telles que Yokoyama Taikan (peinture ci-dessous) ou Shimomura Kanzan, Okakura Tenshin fonda la Nihon bijutsu-in (Académie des beaux-arts du Japon) en 1898 avec une exposition annuelle nommée ‘Inten’. Si quelques techniques étrangères vinrent agrémenter les sujets imposés de ce courant et que les peintures ne furent pas dépourvues de fantaisie dans les années 1920, le Nihonga s’affirma comme le genre national par excellence au cours de la décennie suivante, une forme de résistance incarnée par Tenshin, faisant appel à des thèmes historiques ou mythologiques dans un style néoclassique. Après la guerre, le Nihonga trop associé à une période qu’il valait mieux oublier subit une relative désaffection. De nos jours, cette famille toujours attachée à sublimer des panoramas aux couleurs subtiles, est précieuse au cœur des Japonais. Chaque année, ils viennent nombreux visiter l’exposition ‘Inten’, invoquant le progrès inscrit dans la permanence.

- le dossier complet : Un siècle d'art japonais.

The Legendary Chinese Poet Qu Yuan. Color on silk. 1898

Qu Yuan fut considéré comme l'un des premiers grands poètes chinois. Il fut le créateur en Chine de la poésie personnelle, l'auteur du premier long poème (le Li Sao), et son œuvre s'inspire du chamanisme.