Anne-Laure Bondoux

Anne-Laure Bondoux

Une de mes lectures "de jeunesse" de l'année 2007, hautement recommandable à tout lecteur sachant lire (au delà de 12-13 ans quand même)

Ne le cherchez pas dans votre rayon habituel. Soit vous envoyez votre fiston/fille préféré(e) le demander au rayon enfant, soit vous assumez vos choix et vous y allez vous même.

Une langue magnifique, qui décrit sans effet de style la désolation de la Patagonie.
Solitude, misère, aridité, ce qui fait le quotidien de la famille de péones, quelque part dans le grand sud glacé et venté.
Rien d'extraordinaire dans cette vie minérale.

Puis arrive Angel, l'assassin.
Il tue les deux paysans miséreux qui vivent là. Quand l'enfant entre dans la maison, un reste d'humanité le retient.

Suivront des années de cohabitation, d'errance, de crainte puis d'amour entre l'assassin et l'enfant.

C'est un roman d'initiation très noir. L'enfant n'est pas le seul à apprendre. L'assassin puis le gringo apprendront la vie dans cette masure au milieu de nulle part.

Il y a du Sepulveda là-dedans, en plus sombre.

Je l'ai lu il y a un moment mais j'ai gardé, il est vrai, le souvenir d'un roman assez fort!

Pépites

Bella Rossa, à 20ans, est affublée d'un caractère impétueux, d'une chevelure flamboyante, d'une poitrine à damner tous les saints et d'un père alcoolique, impotent et tyrannique.

Bella Rossa est pourvue d'une collection impressionnante d'ustensiles de cuisines en tous genres.
Elle s'est constitué cette réserve grâce aux casseroles que les hommes du village lancent à son passage. Il faut dire qu'à 14 ans, elle a tué, à coup de gamelle, un pervers du coin qui en voulait à cette poitrine de tous les diables.

Quand la guerre de Sécession fait irruption dans le trou perdu, elle embarque son père dans une charrette transformée en malle de colporteur et part vers l'Ouest, dans la direction que sa mère à prise 10 ans plus tôt, l'abandonnant dans cette ferme misérable ou elle a grandi.

Mais Bella Rossa ne peut vivre sans provoquer de calamités et toutes ses entreprises la mène d'embuches en déconvenues, même l'amour.

Avec la conquête de l'Ouest en toile de fond, cet autre roman d'A-L Bondoux nous entraine dans un univers où rien n'est tiède. Tout flamboie, tous se consume et parfois douloureusement.

C'est aussi un beau portrait de femme à proposer à des ados (14-15 ans) qui ont souvent une vision stéréotypée des héroïnes féminines.

J'ai beaucoup aimé les larmes de l'assassin. Un très beau roman jeunesse (même si habituellement j'aime surtout les romans fantastiques ou d'aventure)