Albert Sanchez PINOL, La peau froide, Actes Sud.
L'Ile Mystérieuse.
Quand il débarque sur l'île, le climatologue est loin de s'imaginer la vie qui l'attend. Un seul habitant, le gardien de phare, avec qui la communication est plus que difficile. Mais c'est surtout la nuit que les épreuves l'attendent, sous la forme de cris étranges et d'assauts qui font penser aux "oiseaux" de Daphné du Maurier/Hitchcock ; Sauf qu'ici les dangers viennent de la mer.
L'intérêt de ce livre serait donc le fantastique, qui fait attendre avec angoisse les prochains assauts ? Certes, sur cette île à l'écart des trajets des bateaux, il faut, pour survivre, se débrouiller comme Robinson Crusoë.
Mais Pinol est anthropologue, comme le rappelle l'éditeur et la présence d'un livre de Frazer (le rameau d'or) : on s'interroge donc sur l'Autre, qu'il soit proche ou totalement étranger, et a priori très hostile.
Certaines scènes, comme la plongée sous-marine, et des moments de tendresse, resteront dans la mémoire. Encore faut-il décider si les réactions du protagoniste principal sont d'authentiques découvertes ou les manifestations d'une folie due aux émotions et à la solitude.
La fin du livre reste ouverte, et l'histoire cyclique montre peut-être que les hommes tombent toujours dans les mêmes travers.