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 Abelardo Castillo, 2é conte inédit en français

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Amadak
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Amadak


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MessageSujet: Abelardo Castillo, 2é conte inédit en français   Abelardo Castillo,  2é conte inédit en français EmptyLun 17 Nov 2008, 20:02

Abelardo Castillo,  2é conte inédit en français Abel10

UN Conte BOULEVERSANT
PATRON

Chapitre premier

La vieille Tomasina , la sage- femme, le lui a dit, t’es grosse ; et elle a senti une peur obscure et collante : porter un enfant dedans, comme une méchante bestiole, un fils qui peut-être un jour aurait les mêmes yeux durs et la même peau âpre du vieux. Tu es sûre Tomasina, elle a demandé, mais n’a pas demandé Parce qu’elle le savait déjà, elle a toujours su que le vieux l’emporterait. Mais m’fille, avait dit la femme, j’ai annoncé plus d’accouchements que ton mari n’a de poulains. Elle la regardait ; il va être content Anteno, a-t-elle ajouté. Et Paula a dit- mais, oui. Tout comme quatre ans auparavant, un après midi, elle avait dit aussi, mais ,oui.
Cela voulait dire quelle acceptait devenir la femme de Antenor Dominguez, le patron de la « Cabriada », le maître. –ce n’est pas obligation- la grand-mère avait les yeux baissés et on voyait que si, que c’était obligation, qu’elle le désirait, vous savez le bien que s’est porté don Anteno avec nous depuis que votre père nous manque , mais faites votre volonté. Dans toute la contrée on savait que « faire sa volonté » était d’obéir le Maitre
Elle devrait épouser l’homme le plus riche de la région ; parce que un moment auparavant il était entré à la chaumière et avait dit : -je veux épouser ta petite fille- Paula était dehors donnant à manger aux poules, le vieux était passé à coté sans la regarder. J’ai l’idée d’avoir un fils, tu sais, et de la main il a montré le domaine dans lequel il incluait Paula. C’est trop pour laisser ça au gouvernement et c’est bien à moi. Quel age a la fille ?
dix-sept ou seize, elle ne savait pas bien, elle ne savait pas non plus comment dissimuler la surprise, la joie , l’envie d’offrir, de vendre la petite fille. Elle s’est essuyé les mains avec le tablier.
Lui il a dit :elle te semble trop petite ? dans les bals elle se penche en avant, bien collée aux péons ; elle n’est pas petite et dans la maison grande elle sera mieux qu’ici.
Qu’est ce que tu me réponds ?
-et moi je ne sais pas, don Anteno- de ma part il n’y a pas….elle n’est pas arrivée à dire pas de problèmes parce que sa voix n’était pas sortie .Alors tout était décidé, cinq minutes après en sortant de la chaumière, il est passé à coté de Paula et a dit : va, que la vieille veut te parler Elle est entrée et a dit : oui
Quelques .mois plus tard, un curé les a mariés.
Il y a eu de la malice dans les yeux cette nuit dans le patio de la vieille « estancia ». Du vin , de la viande grillée et de la malice, Paula ne voulait pas entendre à l’avance les mots qui exprimaient la crainte et la douleur.
un fil de fer, ressemble le vieux- Dur fil retordu, dansant frénétiquement un « malambo »( danse de gaucho) montrant que de vieux il n’ avait que l’âge, jusqu’à ce que un péon lui dise, ça suffit, patron’, et lui il a ri, tout en sueur, brillante la peau tannée, sentant l’étalon.

Seuls les deux , en sulky il l’a emmenée à la maison , presque trois lieues, seuls avec tout le ciel et les étoiles au dessus, et le silence. Tout à coup en surmontant un petit coteau, comme une apparition, la silhouette du « Cerro Negro », sa propriété , est venue vers eux. Antenor a dit : « Cerro Patron » et c’est tout ce qu’il a dit.
Puis en dépassant la dernière cabane, Tomás, le gardien l’a salué de loin avec la lanterne, Lorsqu’ils sont arrivés à la maison, Paula n’a vu qu’une femme et les chiens, et par intuition elle a deviné que seule cette femme et personne d’autre ne vivait à l’intérieur et par une obscure intuition elle a su que c’était elle qui faisait la cuisine pour le vieux Anteno.

Maintenant de la haute fenêtre du bâtiment, on voit les pins et les chiens dorment. Longs les pins, au loin. – tout ce que je veux c’est une femme à la maison et un fils, un mâle dans les champs- Anteno montra dehors, dans la profondeur de la nuit criblée de grillons. Dans un endroit quelconque on a entendu un hennissement – viens approche-toi- Elle s’est approchée.
-à vos ordres- elle a dit.
- Tout sera pour lui, tu comprends- et pour toi aussi. Mais il faut que tu saches qu’ici on fait ce que je dis,, et il montrait le champ, au delà du mont d’eucalyptus, derrière les pins, jusqu’à dépasser la colline, les abreuvoirs, les chevaux et les vaches.
Il lui a touché la taille, et elle est devenue raide sous la robe. Au loin on a entendu de nouveau le hennissement. Il a dit- viens au lit-
à suivre.
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MessageSujet: Re: Abelardo Castillo, 2é conte inédit en français   Abelardo Castillo,  2é conte inédit en français EmptyMar 18 Nov 2008, 05:43

Merci, Amadak pour ce début de conte très prometteur.

Les personnages sont bien campés, et le milieu explique et encadre bien cette histoire.

Tu as aussi bien délimité ce premier épisode, et avec ta traduction inédite le texte trouve une voix spécifique. Bravo !
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Amadak
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MessageSujet: conte Patron Abelardo Castillo   Abelardo Castillo,  2é conte inédit en français EmptyMar 18 Nov 2008, 11:08

merci, mais je ne savais pas oú le poster,c'est bien ici, ou je devais le mettre ailleurs? parce que dans la page de Castillo on ne voit pas qu'il s'agit d'un nouveau conte, et j'aimerais que les GDS le lisent, c'est un conte très bon.
amadak
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MessageSujet: Re: Abelardo Castillo, 2é conte inédit en français   Abelardo Castillo,  2é conte inédit en français EmptyJeu 20 Nov 2008, 06:28

Syl a écrit:
Merci déjà à Amadak. Elle est très généreuse de nous offrir ainsi son temps. coeur!
Je lirai avec plaisir ce conte demain (je pars dans peu de temps à Bruxelles pour aller voir Raphael en concert). cheese

la traduction est excellente car il n' y a pas de danger d'identification du lecteur aux personnages, et parce que le contexte est bien établi comme latino americain :

des mots comme "peones" "estancia" rappellent que nous ne sommes pas en Europe, et "obéir le patron", que la langue est orale et populaire, celle des gens qui travaillent, et connaissent plus les consignes du maître que la grammaire officielle ou le langage des livres.

Tu as fait des études specifiques pour la traduction, Amadak ?
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MessageSujet: Re: Abelardo Castillo, 2é conte inédit en français   Abelardo Castillo,  2é conte inédit en français EmptyJeu 20 Nov 2008, 20:08

Superbe, quelle chance nous avons d'avoir une traductrice pour nous, merci Amadak !

C'est effectivement très bon merci
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MessageSujet: sur le conte de Abelardo Castillo   Abelardo Castillo,  2é conte inédit en français EmptyVen 21 Nov 2008, 02:41

c'est moi qui vous remercie de vos compliments, suivez la lecture puisqu'au fur et à mesure que l'action se déroule le conte devient plus puissant, plus dur, plus émouvant, un conte qu'on n' oubliera pas. Si vous avez aimé le "Candélabre d'Argent" celui ci, bien différent mais écrit avec le même talent et la même passion.
merci à tous
Amadak
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MessageSujet: suite du conte Patron Chapitre II   Abelardo Castillo,  2é conte inédit en français EmptySam 22 Nov 2008, 02:05

Il ne l’a pas consultée, il l’a prise de la même façon que l’on coupe un fruit de l’arbre de sa propriété dans les limites de ses terres qu’il avait gagnées en galopant toute une nuit, jusqu’à l’aube, s’emparant de toute l’étendue qu’il pouvait, enfonçant le pieu et les clôturant de fers barbelés, Il ne l’a pas consultée il l’a coupée.

Elle le regardait. Il semblait qu’elle allait dire qu elque chose, mais elle n’a pas parlé. Personne en la voyant n’aurait pu comprendre ce silence, la fille était grande et puissante, une beauté animale, belle et farouche, avec de la violence sous la peau. Le vieux au contraire. Maigre, rugueux comme une branche

-Réponds, che-je te dis- il s’est approché d’elle. Paula sentait son haleine sur son visage, son odeur venant des champs. Elle a dit – non , don Anteno- _ et alors ? tu veux me dire, alors ? On a beau obéir. Obéir c’est facile, mais un enfant ne vient pas quelque obéissante que l’on soit, quoiqu’on supporte l’odeur de l’homme se pressant sur son corps, son haleine, comme s’il voulait entrer avec. Même si elle ne bougeait pas, couchée sur le dos. Un an et demi couchée sur le dos, vieux macho. Un an et demi en sentant son propre sang tumultueux, galopant sur son corps, cherchant à s’en sortir et ne trouvant que la rudesse impitoyable du vieux. Seulement une fois elle l’a vu différent, il lui a semblé différent .Elle traversait le corral en le cherchant et un péon s’est fait voir sortant par derrière une gerbe ; Paula avait senti le regard brûlant parcourant son dos, comme dans les bals, autrefois. Alors elle entend un craquement, un coup sec, elle se retourne : Antenor était là , la cravache à la main et le péon, la bouche ouverte, aux pieds du vieux Cela a été une seule fois. Elle s’est sentie femme disputée, femme tout simplement. –et toi, qu’est ce tu cherches ici ? Je t’avais dit ou je veux que tu restes, bien sûr à la maison, et il le disait pendant qu’un homme, encore par terre ouvrait et fermait la bouche en silence.
-Qu’est ce que tu cherches ?- la grand-mère, on m’a annoncé qu’elle est malade-
Les péons entouraient le vieux – qu’est ce que vous regardez ?- et ils ont baissé la tête.
Le vieux a regardé Paula et de nouveau le péon,,qui maintenant se remettait debout, replié sur soi-même, comme un chien battu
Quand elle m’aura donné un fils, si tu es en rut, je te l’offrirai.
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MessageSujet: conte Patron chapitre III   Abelardo Castillo,  2é conte inédit en français EmptySam 22 Nov 2008, 02:30

Au bout de deux ans il a commencé à la regarder avec rancune, un regard déçu, d’escroqué. C’était ça. Avant c’était l’impatience, l’urgence de vieux d’avoir un enfant et l’étonnement de ne pas l’avoir : les yeux inquisiteurs du vieux, et elle qui baissait la tête avec un peu de honte. Après est venue l’ironie. Ou quelque chose de plus barbare qui ressemblait à l’ironie et faisait que la fille reste le regard fixé sur son assiette, pendant le dîner ou le déjeuner. Après cette terrible insulte dans le corral, comme un coup à main ouverte, préfigurant la main lourde et brutale , qu’un jour lui éclaterait sur la figure, parce que Paula avait toujours su que le vieux finirait par la battre.
Elle l’a su la même nuit de la mort de la grand-mère.
Quelqu’un avait dit à la veillée : quarante et plus. Les années de différence, ils voulaient dire. Paula regarde de biais Anteno et plus loin lui, parlant d’une affaire de cuirs, a deviné le regard et a compris ce que tous pensaient : que la différence étant grande, qui sait alors si la faute n’était pas à lui.
Rentrons à la maison - il a dit, tout à coup.
Celle-là a été la première nuit que Paula a senti l’odeur du tafia ; un an s’est écoulé et Anteno sentait toujours le tafia. Une odeur pénétrante qui semblait vouloir se mettre dans les veines de Paula, entrer avec le vieux.
Vers la fin de la troisième année elle est tombée enceinte. Cela a du arriver une de ces nuits furieuses où le vieux la renversait brutalement sur le lit et la possédait avec rage, avec désespoir.

Quand elle a su qu’elle attendait un enfant, elle a eu peur. Une envie de pleurer lui est venue ; elle ne savait pas pourquoi, si c'était parce que le vieux l’avait emporté, ou par la main lourde, brutale, qui finalement avait éclaté sur sa figure.
-Réponds, réponds- moi, jument !
La gifle l’a assise sur le lit ; mais elle n’a pas pleuré. Elle est restée là, haïssant l’homme avec les yeux grands ouverts, elle avait le visage en feu.
non, elle a dit, ce doit être un retard, comme toujours.
- Je vais te donner un retard, moi - Anténor répétait les paroles, les mordait,-je vais te donner un retard-moi. Demain je dirai à Fabio qu’il t’ emmène au village voir la Tomasina. Il l’avait sûrement épiée, il avait compté les jours, peut-être depuis la première nuit, mois à mois, pendant les trois ans il a tenu compte des jours.
- Demain tu te lèves à l’aube, va te coucher maintenant.

Le lendemain , quand elle est revenue du village avec Fabio, elle avait vu Anteno avec les péons. Il l’a appelée, elle aurait préféré qu’il ne l’appelle pas, entrer directement à la maison et s’enfermer la-bàs . Mais Anteno l’a appelée et elle était debout, près de lui :
- sers le maté, il a dit
-. Grosse, avait dit la Tomasina- Lui, semblait l’avoir deviné. Paula reprenait le maté qu’il lui rendait, elle voulait éviter ses yeux, se retourner.
Ché, a dit le vieux
à vos ordres- a dit Paula.
Elle regardait de nouveau ses mains lourdes qui l’avaient frappée la veille.

Par le va et vient on amenait un taureau grand qui mugissait furieusement et faisait trembler les planches de bois. La voix d’Antenor, les mains occupées à délier des courroies, a posé la question que Paula craignait.
Il l’a posée dans le même instant que Paula a crié, que tous ont crié.
- que t’a dit la Tomasina- il a demandé.
Les yeux de Anteno se sont rétrécis en la regardant , mais immédiatement ils se sont ouverts, énormes, et tandis que tout le monde criait, le corps du vieux a fait une cabriole dans l’air, bousculé et renversé par le taureau.
Au milieu des cris, Paula restait debout avec le maté à la main, regardant absurdement le corps comme un vieux torchon. Il était là sur les fers barbelés, comme un torchon mis à sécher. Tout s’est passé à une telle vitesse que tous sont restés en sursaut. Au dessus du tumulte, on entend la voix autoritaire de don Antenor Dominguez- Aidez-moi- carajo !!
à suivre
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MessageSujet: Re: Abelardo Castillo, 2é conte inédit en français   Abelardo Castillo,  2é conte inédit en français EmptySam 22 Nov 2008, 06:20

quelle histoire ! quel bonhomme !
j'ai cherché ce qu' était le tafia : une eau-de-vie de canne à sucre.
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MessageSujet: sur le tafia   Abelardo Castillo,  2é conte inédit en français EmptySam 22 Nov 2008, 15:21

bonjour, moi aussi j'ai dû chercher l'équivalence du mot Tafia, ici en argentine c'est une boisson alcoolique sucrée qui s'appelle Caña typiquement du pays. Je suis allée sur eau-de vie et je l'ai trouvée
Pour ce conte, au langage bizarre, j'ai fait un emploi abusif des dictionnaires mais, toujours utile l'expression"sarna con gusto no pica"
à bientôt.
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MessageSujet: suite du conte "Patron"chapitre 4   Abelardo Castillo,  2é conte inédit en français EmptyMer 26 Nov 2008, 21:46

Chapitre IV


Cet ordre et la question posée ont été les deux derniers mots qu’il a articulés ; après il était au lit,couché sur le dos, tout en sueur, ouvrant et fermant la bouche, sans mot dire.. Brisé, fendu, comme si on lui avait assené un coup de hache sur la colonne, il n’a pas perdu la conscience jusqu’à beaucoup plus tard. C’est alors que le médecin a conseillé de l’emmener à la ville, à la clinique. Il a dit que le vieux ne bougerait ni ne parlerait jamais plus. Lorsque le vieux est arrivé à comprendre quelque chose, Paula lui a annoncé l’histoire de l’enfant
–Vous aurez l’enfant- Tomasina l’a dit.
Un éclair , comme de triomphe a illuminé férocement le regard du vieux ; ses yeux se sont grisés et, s’il pouvait parler, peut-être qu’il aurait dit « merci » pour la première fois de sa vie. Plus tard il a griffonné sur un papier qu’il voulait rentrer à la maison.
Ce même après midi il est rentré
Personne n’est venu le voir. Le médecin et l’intendant de « La Cabríada » le vieux Fabio, étaient les seuls que le vieux voyait. Sauf la femme qui aidait Paula à la cuisine, mais qui jamais n’était entrée à la chambre de Antenor, sous l’ordre de Paula-, personne de plus ne se déplaçait dans la maison.
Le vieux Fabio, arrivait au coucher du soleil, restait assis loin du lit , sans savoir quoi faire ni quoi dire ; Paula ,alors en silence servait le maté.
Et subitement, elle, Paula, s’est transfigurée. Elle s’est transfigurée quand Antenor a demandé qu’on le monte à la chambre du haut ; mais bien avant déjà, son visage, beau et brutal, peu à peu s’était transformé. Elle parlait peu, chaque jour moins. Son expression devenait chaque fois plus dure, de plus en plus sombre, comme celle de ceux qui, en secret se sont proposé obstinément quelque chose.
Une nuit le vieux a semblé s’étouffer ; Paula a eu le soupçon qu’ Antenor pourrait mourir ainsi, subitement, et elle a eu peur.

Cependant là, entre les draps et éclairé par la lumière de la lampe, le visage de Antenor Dominguez, avait quelque chose de désespéré, d’obstinément vivant. Il n’allait pas mourir avant la naissance de l’enfant ;
Les deux voulaient ça. Elle lui a vidé une cuillerée de médicament, sur les lèvres tremblantes, Antenor a jeté la tête en arrière, les yeux, un instant sont restés en blanc.

La voix de Paula a été un cri : -vous allez avoir l’enfant, vous m’écoutez !!!-

Antenor a relevé le visage ; le médicament se renversait sur les couvertures, une esquisse de sourire aux coins de sa bouche, il a dit, oui de la tête.
Cette nuit même tout a commencé. Entre Fabio et elle, ils l’ont monté à la chambre du haut. Là, don Antenor Dominguez, à moitié accroché avec des courroies à une traverse de fer, que le docteur avait fait mettre sur le lit, un petit peu dressé, il pouvait contempler le champ. Son champ.

Une autre fois, il a griffonné lentement quelques lettres, tordues, grandes, et Paula a fait venir quelques hommes, pour ouvrir le mur, élargissant la fenêtre vers le bas et vers le large. Le vieux a souri de nouveau. Il passait les heures, le regard perdu, ouvrant et fermant la bouche, comme en prière, ou comme s’il répétait obstinément un nom, le sien en gestation dans le ventre de Paula. Regardant sa terre, loin, jusqu’aux hauts pins, au-delà du « Cerro Negro », contre le ciel.
Une nuit il a eu un nouvel étouffement et Paula a dit :- vous allez avoir l’enfant- Il marquait son assentiment, d’un mouvement de tête.
Avec le temps ce dialogue est devenu habituel. Chaque nuit ils le répétaient.
a suivre
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MessageSujet: Re: Abelardo Castillo, 2é conte inédit en français   Abelardo Castillo,  2é conte inédit en français EmptyMer 26 Nov 2008, 22:22

En Martinique on boit du tafia.

Amadak, chapeau, on attend toujours la suite avec impatience et gourmandise.
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MessageSujet: Re: Abelardo Castillo, 2é conte inédit en français   Abelardo Castillo,  2é conte inédit en français EmptyJeu 27 Nov 2008, 16:14

un passionnant feuilleton.

j'ai déjà trouvé chez un auteur latino-americain ce goût de transmettre à un fils le patrimoine de l'estancia, mais je ne sais plus chez qui.

les deux personnages principaux, on les aime et on les plaint en même temps.
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MessageSujet: Pour Tchipette et Syl   Abelardo Castillo,  2é conte inédit en français EmptyJeu 27 Nov 2008, 16:54

c'est avec un grand plaisir pour moi d'accepter vos compliments, le mérite est de l'auteur, que j'aime et que je partage avec vous. Tchipette je vois que tu connais beaucoup sur l'Amérique du Sud, le tafia, les écrivains qui sont excellents, mais peu connus, même de moi, tu parles ou tu lis l'espagnol?
un peu de patience, il me manque seulement deux chapitres et après j'attendrai votre avis
Merci à tous les GDS qui l'ont lu et je n 'oublie jamais de remercier Rotko qui m'aide à ne pas perdre courage parce quelquefois je sens que que je n'ai pas les qualités suffisantes, c'est une langue apprise.
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MessageSujet: Abelardo Castillo, conte Patron, avant dernier chapitre   Abelardo Castillo,  2é conte inédit en français EmptyVen 28 Nov 2008, 16:33

Chapitre V


Le champ et le ventre gonflé de la femme : les deux uniques choses qu’il voyait. Le médecin, maintenant, lui rendait visite si Paula , de temps en temps et finalement jamais, envoyait le chercher. Et même Fabio qui, une fois par semaine, attelait le sulky pour aller au village, faire les commandes de la femme, a fini par oublier de monter au premier étage à la tombée de l’après midi. Sauf elle personne ne montait.
Quand le ventre de Paula est devenu très arrondi et tendu sous les vêtements, la femme qui aidait à la cuisine, n’est pas revenue. Les yeux d’Antenor interrogeaient du regard :
-je l’ai renvoyée- a dit Paula.

Puis en sortant, elle a fermé la porte à clé, ( une grande clé qu’elle portera toujours pendante à la ceinture) Et le vieux a dû s’habituer à cela aussi.

Le bruit de la clé dans l’ancienne serrure annonçait l’entrée de Paula. Ses pas, chaque fois plus lourds, plus légers au fur et à mesure que la date de l’accouchement approchait, et enfin la main qui laissait l’assiette, main qu’Antenor n’osait pas toucher.

Jusqu’à ce que le regard du vieux ait changé aussi. Peut-être une nuit quelconque ses yeux se sont croisés avec ceux de Paula, ou peut-être il a simplement regardé son visage. Le silence s’est hanté alors d’une présence étrange et menaçante, qui ressemblait à la folie, oui, quelque nuit oû elle venait avec la lampe, il a bien regardé son visage : c’était comme un geste figé, interminable, qui donnait l’impression de s’être forgé sur sa figure, ou seulement sur sa bouche, comme si l’habitude de se taire, serrant les dents, mordant quelque gémissement cuisant qui lui montait de la taille,
lui avait pétrifié la peau.

Il n’a pas même eu besoin de la regarder, lorsqu’il a entendu tourner la clé, et a vu la longue ombre de Paula se projeter sur le sol, avant qu’elle dise ce qu’elle disait toujours,
il a eu l’intuition de quelque chose de terrible. Subitement, une sensation jamais éprouvée auparavant. Tout à coup, dans son cerveau, s’est introduite, comme un fléau brûlant, la crainte. Une crainte solitaire et puissante, inexprimable.
Il n’a pas voulu l’écouter ni la regarder, mais il a deviné le geste, le regard, ce rictus qu’elle avait de serrer les dents. –elle a dit- vous allez avoir l’enfant-
Il s’est retourné vers le mur...
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MessageSujet: Abelardo Castillo, dernier chapitre conte "Patron"   Abelardo Castillo,  2é conte inédit en français EmptyDim 30 Nov 2008, 13:23

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CHAPITRE VI: fin du conte


Il est né en hiver. C’était un garçon, elle l’a eu là à la maison. Elle n’a pas appelé la Tomasina. Le jour précédent elle avait dit à Fabio qu’elle n’aurait pas besoin de ses services au village, ni de qu’il vienne pendant la semaine ; et comme Fabio lui a regardé le ventre, elle a dit : demain viendra la Tomasina. Après elle a réfléchi sur ce que Fabio venait de dire, sur la femme qui aidait à la maison, qu’il ne l’avait pas vue ce jour là, et Paula a dit- elle doit être au village. Et quand Fabio s’en allait, elle a ajouté : si vous voyez Tomas, envoyez-le moi.
Plus tard Tomás est venu et Paula lui a dit -tu peux t’en aller voir ta fiancée, Fabio va garder la maison cette semaine. De la fenêtre du haut Antenor a pu voir que Paula était près du puits. Après elle est rentrée et le vieux ne l’a pas vue, jusqu’au jour suivant, quand elle lui a apporté l’enfant.
Auparavant, le visage appuyé contre le mur, il a peut-être entendu une certaine plainte étouffée, et la nuit approchant un cri long, retentissant entre les chambres vides. Enfin, pur, éclatant, le sanglot triomphal d’un enfant.
Alors le vieux a commencé à rire comme un fou. D’un brusque coup de main il s’est accroché aux courroies du lit et est resté assis en riant. Il n’a pas bougé jusqu’à plus tard. Lorsque Paula est entrée dans la chambre, le vieux était dans la même posture rigide et assis.
Elle l’apportait vivant : Antenor a pu entendre la respiration de son fils.
De loin , les bras très étendus et le corps penché en arrière, écartant le visage, elle a laissé l’enfant sur les draps, à côté du vieux qui maintenant ne riait plus.
Les yeux de l’homme et de la femme se sont croisés ensuite pendant une seconde : Paula est restée là, immobile, retenue par les yeux impératifs d’Antenor.
Comme s’il avait attendu cela, le vieux a lâché les courroies et a tendu le bras libre vers la femme ; avec l’autre il s’est appuyé sur le lit pour ne pas écraser le petit.
Ses doigts sont arrivés à effleurer la jupe de Paula, mais comme si elle aussi avait attendu ce geste, elle s’est penchée en arrière avec violence.
Reculant de quelques pas, coincée dans un angle de la chambre, au début elle l’avait regardé avec crainte. Après non.
Antenor était resté grotesquement tombé vers un côté, pour ne pas écraser l’enfant. Il a été sur le point de rouler hors du lit.
L’enfant a commencé à pleurer. Le vieux a cherché à s’asseoir, mais il n’est pas arrivé à atteindre la courroie. Pendant un instant il est resté ainsi, la bouche ouverte, en un cri inarticulé, et féroce, une sorte de râle muet et impuissant, qui, s’il avait pu le crier, il aurait fait trembler la maison, jusqu’aux bases.
Quand elle sortait de la chambre, Paula a retourné la tête. Antenor était assis de nouveau ; d’une main il s’accrochait à la courroie, de l’autre il soutenait l’enfant.
Au devant on voyait le champ, loin , jusqu’au « Cerro Patron »
En sortant, Paula a fermé la porte à clé : avant d’atteler le sulky, elle l’a jetée dans le puits.
Fin
Abelardo Castillo "contes cruels"
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MessageSujet: Sur le conte Amadak veut ajouter quelques mots   Abelardo Castillo,  2é conte inédit en français EmptyDim 30 Nov 2008, 13:52

Conclusion Patron,Castillo

Avez-vous aimé ce conte ?J’ai toujours lu les écrivains Français de tous les temps et ils m’ont fascinée. Mais j’ai pris la liberté d’agir pour vous faire voir qu’ici dans le bout du bout du monde, nous avons aussi des auteurs de talent remarquable, dont l’un de mes préférés est Abelardo Castillo, (vous avez au forum un de ses contes »Le candélabre d’Argent », un chef-d’œuvre) je parle de Castillo sans enlever l’honneur et le mérite d’un Cortazar, d’un Borges, d’un Denevi et bien d’autres.
Je suis fière d’avoir réussi á le traduire, c’était difficile, je ne suis pas traductrice professionnelle, mais j’aime le faire et si j’ai pu transmettre à ceux et à celles qui m’ont fait l’honneur de le lire, le poids de l’émotion qui se dégage de ces pages, je me sentirais heureuse.

Que pensez vous des personnages ? d’abord la grand-mère, sa convoitise, sa fausse humilité.

La fille, sacrifiée, vivant dans une atmosphère de noire tristesse, condition de la femme de province, pauvre qui ne peut échapper à sa destinée.

Le Patron, maître et seigneur, propriétaire de terres, d’animaux et des gens à son service. et qui rend dure la vie de son entourage.

Un conte admirablement conçu, qui garde le suspense jusqu’à la fin, le cœur battant,
le souffle coupé, et qui nous laisse un sentiment d’amertume et d’épouvante

Après « Le candélabre d’Argent » j’ai pleuré, maintenant non, mais je suis très émue.
Un grand merci à mes amis GDS je vous aime
Amadak.
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MessageSujet: Re: Abelardo Castillo, 2é conte inédit en français   Abelardo Castillo,  2é conte inédit en français EmptyDim 30 Nov 2008, 16:46

oui, tu as bien fait de le traduire, et nous avons éprouvé (moi, en tout cas ) un vrai sentiment d'attente qui rejoint celui du maître et aussi de Paula.

c'est dire si on participe au récit.

En même temps, dans l'avant-dernier épisode j'ai eu un sentiment de crainte : que se passait-il ? la naissance serait-elle bonne ? quels rapports nouveaux entre le maître invalide et la jeune femme conçue seulement pour enfanter ?

La dernière phrase : jeter la clé. j'ai compris que une fois l'enfant né, la jeune femme repartait, libre.

Maintenant qu'elle avait joué son rôle, elle n'était plus captive.

merci beaucoup pour tout ce travail. J'en parlerai à des amis hispanisants.
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MessageSujet: rotko   Abelardo Castillo,  2é conte inédit en français EmptyLun 01 Déc 2008, 02:07

bonsoir, je te remercie de l'intéret que tu as eu pour le conte. c'est vrai que la fille a commis un crime horrible, mais son envie de vengeance a été plus fort que tout, Elle ne voulait pas l'enfant, c'est lui qui le désirait, mais quelle femme pourrait oublier l'insulte ,dans le corral, avec le péon, sentir qu'elle état là pour lui donner un enfant, sans un mot ni le moindre geste d'amour. Elle avait nourri cette vengeance, en le voyant invalide et lui avait pressenti que quelque chose de terrible allait se passer.
Le dernier moment du conte pousse à l'epouvante, le pauvre vieux
et l'enfant seront morts, pendant cette semaine où personne ne viendra, elle avait tout calculé, avec rancune. Il voulait un enfant elle le lui a donné
On va dire que je suis méchante, je plains le sort terrible du vieux
et du petit, mais je suis du coté de la fille. Antenor Dominguez
m'eritait cette fin.
ne cherchons pas la loi ni la justice, car dans ce milieu, presque
sauvage, ce sont les passions qui entraînent les évenements les
plus effroyables.
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MessageSujet: Rotko, sur l'avant dernier chapitre   Abelardo Castillo,  2é conte inédit en français EmptyLun 01 Déc 2008, 17:26

J'ai réfléchi un peu et dire quelque mots sur ce chapitre

Chapitre 4

Le conte est cruel dès le début. A mon avis l’avant dernier chapitre est l’un des plus forts parce que il annonce avant la lettre un danger imminent que le vieux éprouve. Une sorte de prémonition inconsciente qui le sombre dans la panique.
L’autrefois maître et seigneur, maintenant à merci de Paula , a peur d’elle.
Il voit dans ses yeux, dans ses gestes, sur sa figure, des indices inquiétants.
C’est peut-être le remords qui le fait éprouver çà. Malheureux et faible est-il devenu plus clément ? c’est peut-être certain, mais trop tard.
Paula avait déjà pris depuis longtemps une détermination.
Le chapitre final est terrible
Quand un oppresseur est vaincu, la vengeance de la victime est d’une cruauté féroce.
L’action de Paula, longuement méditée, fait de ces dernières pages, un conte d’effroi et montre combien d’inhumain il y a chez les humains.
Elle jette la clé dans le puits pour être sûre que personne n’ouvre cette porte.
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MessageSujet: Re: Abelardo Castillo, 2é conte inédit en français   Abelardo Castillo,  2é conte inédit en français EmptyLun 01 Déc 2008, 18:37

Cet avant-dernier chapitre est en effet très fort, puisqu'il laisse pressentir plus qu'il ne dit.

On sent cette tension dans le récit, le lecteur est comme le vieux qui appréhende dans le regard et les nouvelles manières de Paula ce que précisément il redoute : un malheur lié à l'enfant.

Dans cette ambiance la dernière phrase de ce chapitre

Citation :
elle a dit- vous allez avoir l’enfant

n'est pas du tout rassurante.

Dans Codine de panait Istrati il y a aussi une vengeance de femme qui est terrible.
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MessageSujet: Re: Abelardo Castillo, 2é conte inédit en français   Abelardo Castillo,  2é conte inédit en français EmptySam 14 Fév 2009, 12:57

Abelardo Castillo est aussi auteur de pièces de théâtre et sa première pièce el otro judas de 1959 fut jouée en 1964 au festival de Nancy.

Citation :
Su primera obra de teatro, El otro Judas (1959), reitera el problema de la culpa que asume el traidor del Nazareno, tal vez como un secreto instrumento de Dios, quizá desde el acto existencial de la responsabilidad de un hombre por todos los hombres
.
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MessageSujet: Re: Abelardo Castillo, 2é conte inédit en français   Abelardo Castillo,  2é conte inédit en français EmptyMer 15 Déc 2010, 12:48

je viens juste de le trouver, qu'est-ce que vous voulez, une débutante Smile
je vous écrirai après l'avoir lu pour vous donner mes impressions, merci
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MessageSujet: Re: Abelardo Castillo, 2é conte inédit en français   Abelardo Castillo,  2é conte inédit en français EmptyMer 15 Déc 2010, 16:17


Quel histoire!!! belle et cruelle!!
Paula a bien appliqué le proverbe " la vengeance est un plat qui se mange froid"
quelle femme pourrai-t-elle laisser mourir son enfant pour assouvir sa vengeance?
il est vrai qu'elle a passé sa vie de campagnarde à subir, qu'elle n'a jamais eu le choix, mais le jour où elle acquis le droit de choisir, elle choisit de punir un être innocent.
je comprends qu'elle a passé des mois à porter une progéniture dont elle ne voulait pas. qu'elle n'a pas été traitée dignement mais est-ce une raison pour ôter la vie ?
une grande tristesse s'est emparée de moi en lisant les dernières lignes !!! je n'ai jamais imaginé qu'elle pourrait abandonner son petit.
merci pour ce conte, il dégage ,en plus du suspens, de fortes émotions....
digne d'un grand auteur
merci aussi à celle qui l'a traduit, je vous félicite, c'est un très bon travail.
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MessageSujet: pour Naima   Abelardo Castillo,  2é conte inédit en français EmptyMer 22 Déc 2010, 02:51

chère amie, n'oublie pas que ces deux contes"le candélabred'argent" et "patron" font partie du receuil "contes cruelS" et pour ça ils sont si forts. De "patron " on a fait un film. Si tu veux lire une traduction de Cortazar "continuité des parcs" un autre style qui de la plume de Cortazar devient un bijou, J'espère qu'il est encore sur GDS, il te plaira j'en suis sùre.
amicalement.
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