Sandro Veronesi - Chaos calme (ITALIE)

Résumé du livre :
Après avoir sauvé une femme de la noyade, Pietro Palladini apprend que la sienne vient de mourir. Incapable d’extérioriser sa peine, il se terre dans sa voiture des journées entières, posté devant l’école de sa fille. Peu à peu, les gens viennent lui confier leurs malheurs. Dans ce magnifique roman sur le deuil, porté par une écriture à la fois sobre et incroyablement dense, Sandro Veronesi nous parle d’un sujet universel, celui de la renaissance à la vie. Ou comment se réapproprier sa place d’homme parmi les hommes.

Mon avis :

Je découvre sur le tard ce prix femina 2008 du roman étranger.

Comment bascule une vie ? Et sur quoi ? Comment faire son deuil ?
La vie de Pietro qui semblait toute écrite s'est arrêtée, physiquement. Pietro est incapable d'avancer, terré dans sa voiture qui, elle aussi, ne bouge plus. Il le souffre pas mais n'est pas heureux, vivant dans une phase de "chaos calme". Mais, en observant le monde de l’endroit où il s’est enraciné, il va découvrir la face cachée des choses, la face cachée des autres, eux-même porteurs de leurs propres fardeaux. Son regard sur eux change et passe de l'amer au tendre.
Cette immobilité va en effet attirer tout le monde comme un aimant. D'abord centre des compassions, Pietro devient l'oreille attentive et discrète d'autres êtres au bord du chaos. Alors son histoire devient symbole et les guide. Ce sera aussi pour Pietro l'occassion de renaître à la vie.

Un roman tendre, fort et original, à la très belle écriture. Une observation subtile de l'humanité, avec un air de "En attendant Godot". Une très jolie réussite entre l'humour et la détresse.

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Citation :

Une très jolie réussite entre l'humour et la détresse.

oui, je l'ai lu à sa sortie et j'y pense souvent ...
Il fait partie de ces quelques livres souvenirs si agréables à se remémorer ...

un roman qui a été adapté au cinéma Caos calmo d'Antonello Grimaldi en 2008 avec Nani Moretti dans le rôle de Pietro ...
pas vu le film ...

Le résumé du livre me plaît bien.

Voici une video du tournage du film

Le film? C'est ici

Je suis en pleine lecture de ce roman que j'ai découvert grâce à ce fil qui m'a donné envie de le lire. Bizarrement, je l'avais loupé à sa sortie, alors que je lis en principe le médicis étranger chaque année (c'est comme ça que j'ai connu entre autres Vila-Matas).

C'est exactement comme le décrit Alejandro.

Je suis enchantée. Merci !

J'ai trouvé ce livre profondément humain. Ce havre de paix près de l'école de sa fille où il est littéralement figé, on se l'imagine à la perfection. Des réflexions touchantes sur les rapports familiaux, le déni et les liens entre les individus tout simplement. J'ai adoré.

Je lis en ce moment Terrain vague qui est à la fois le dernier roman de Veronesi et son premier, sans cesse remanié !

Présentation de l'éditeur :

Citation :

Italie, années 60. Deux mondes différents mais parallèles se font face. D’une part le Chantier, quartier des bas-fonds planté sur un sordide lopin de terre, où les habitants, des laissés pour compte, survivent tant bien que mal en marge du boum économique. C’est dans ce quartier miteux que Salvatore, enfant des rues échappé de l’orphelinat, trouvera refuge et fera la connaissance du vieil Omero, qui lui ouvre sa porte, de Rase-Mèche qui, à la mort du vieil homme, l’initie à ses activités et de Pampa, autre gamin des rues, solitaire et sauvage. De l’autre côté du chemin : les enfants trouvés de l’orphelinat, placé sous l’autorité du Père Spartacus, ancien missionnaire intégriste qui souhaite ériger, à la gloire de la Sainte Vierge, un sanctuaire fait d’engrenages et de néons, grâce au magot d’un petit malfrat repenti… Entre ces deux mondes, peu de mots. Peu d’échanges. Rien. D’un côté, le progrès, la modernité bourgeoise. De l’autre, les enfants des rues, les laissés pour compte, les victimes. Un roman très beau et d’une grande délicatesse qui ne décevra pas les nombreux lecteurs de Chaos calme.

C'est un roman facile à lire, je l'ai commencé hier et j'en suis aux deux tiers. J'aime bien. On voit les personnages, dessinés à grands traits saisissants et évoluant comme dans un film. Deux intrigues menées en parallèle tiennent le lecteur qui attend qu'elles se rejoignent. J'en reparlerai...

j'ai lu 100 pages de chaos calme, puis l'ai laissé faute de motivation pour un autre livre coup de coeur.......et ça n'est pas l'envie qui me pousse à le reprendre.
Pour le moment , je résume " je suis veuf, tout va bien, cool, pas de problème, je m'en sors......." bref, pas encourageant pour lire la suite.
Si quelqu'un a un argument solide pour me le faire poursuivre, je suis preneuse.

Je ne suis pas du tout d'accord avec le "tout va bien, cool, pas de problème", c'est peut-être ça la clé...

Amarande a écrit:

Je ne suis pas du tout d'accord avec le "tout va bien, cool, pas de problème", c'est peut-être ça la clé...

Amarande a raison, au contraire il ne va pas bien ce veuf !! S'il allait bien, pourquoi resterait-il planté toutes ses journées devant l'école de sa fille ?

De toute manière, Chaos calme n'est pas un livre d'action mais de réflexion profonde et moi, comme d'autres, j'ai vraiment accroché.

Alessandro a écrit:

Amarande a écrit:

Je ne suis pas du tout d'accord avec le "tout va bien, cool, pas de problème", c'est peut-être ça la clé...

Amarande a raison, au contraire il ne va pas bien ce veuf !! S'il allait bien, pourquoi resterait-il planté toutes ses journées devant l'école de sa fille ?

De toute manière, Chaos calme n'est pas un livre d'action mais de réflexion profonde et moi, comme d'autres, j'ai vraiment accroché.

pas moi, j'ai laissé tombé car cela me tapait sur les nerfs.

Terrain vague livre de poche 288 P.

Italie, fin des années 1960. Deux mondes différents mais parallèles se font face. D'une part le Chantier, quartier miteux des bas-fonds, où les habitants, des laissés-pour-compte, survivent tant bien que mal en marge du boom économique. De l'autre côté du chemin, les enfants trouvés de l'orphelinat des Chérubins, placé sous l'autorité du père Spartacus

«XY» de Sandro Veronesi

San Giuda, un village perdu dans la montagne du nord de l'Italie, déserté par les jeunes, isolé par la neige, pas de réseaux, ni portables, ni télévision. Seul Beppe Formento et son traîneau tiré par des chevaux, relie les quarante-deux habitants au monde ; il approvisionne l'épicerie et emmène, chaque jour quelques touristes admirer l'église et s'émerveiler devant un immense sapin arrosé au canon à neige !
Un matin, le traîneau se présente vide

l'avis du Temps :

"La force de Sandro Veronesi, c’est la sidération qu’il installe d’emblée, qui saisit le lecteur et l’oblige à lire ses 400 pages d’une traite pour savoir si ce qui s’est passé est explicable.
Sa faiblesse, ce sont ses phrases bavardes, ses longs monologues intérieurs un peu chargés qui donnent envie, parfois, de survoler le propos."

Ce que tu dis est vrai, rotko, ce roman aurait gagné à être allégé, la longueur de certains monologues agace un peu et du coup le propos perd de sa force, ce qui est dommage. Une fois de plus je remarque que cette mode des pavés bavards envahit la littérature.
Je m’interroge sur le titre italien : Brucia Troia (Brûle Troie), cri des Grecs quand ils jaillissent du cheval de Troie imprudemment introduit dans la ville par ses habitants. Est-ce qu’il renvoie à l’omniprésence du feu à la fois destructeur et purificateur ? à celle de la violence permanente ?
Le titre français me paraît plat et n'évoque, à mes yeux qu'un aspect du roman.

XY, par Sandro Veronesi, traduit de l'italien par Jean-Paul Manganaro,
Grasset, 480 p

un horrible massacre est perpétré dans la forêt de San Giuda, petit village de montagne du Trentin. Onze cadavres ont été retrouvés dans la neige, au pied d'un sapin ensanglanté. Les victimes sont mortes au même moment, mais chacune d'une mort différente. Une tuerie qui dépasse l'entendement des autorités chargées de l'enquête: elles préféreront camoufler leur incompétence sous une version officielle d'attentat islamiste.

Le curé du village, dépassé par l'ampleur du traumatisme collectif, demande l'aide d'une psychanalyste dont il ignore le lien avec un substitut du procureur qui enquête sur le massacre. Parmi la quarantaine d'habitants de ce village isolé de tout (la télévision, la radio et le téléphone mobile ne passent pas à cause des montagnes), un climat délétère de suspicion s'installe et les secrets sordides de ces familles endogames se font jour.

rappel par bibliobs.