Alfred Döblin [Allemagne]

Je profite d'avoir débuté la lecture de son Voyage babylonien pour dédier une discussion à cet auteur allemand (1878-1957) qui mérite d'être connu !



Sans doute son oeuvre la plus connue, adaptée pour la télévision. Les tribulations, dans l'Allemagne de Weimar, de Franz Biberkopf, repris de justice aussi repenti que faire se peut et bien malchanceux à ses heures perdues... Un premier contact avec l'auteur un peu déroutant entre extraits de journaux et citations mythologiques ou biblique, un tout assaisonné de drôlerie dans une histoire qui ne l'est pas tant que ça... Un petit régal !

Voyage babylonien (1934)



Celui-là je viens de le commencer et je sens que je vais adorer. On retrouve bien le style de Döblin - jusque dans les références mythologiques - à plus forte raison que le roman raconte l'histoire et les péripéties terriennes d'un Dieu babylonien déchu - renommé Conrad pour l'occasion - et transformé en homme...

Le tigre bleu



On change complètement de décor avec cet imposant, dense et excellent roman historique qui "raconte" comment les Jésuites entreprirent de "civiliser" les Indiens sud-américains. Sublime épopée !

Il naît en 1878 et meurt en 1957 et a d'abord pratiqué la médecine avant de se lancer dans la littérature.Il s’exile en France après l’incendie du Reichstag avant de partir pour les États-Unis en 1945. Il rentre en Europe en 1945. Son œuvre maîtresse, Berlin Alexanderplatz, paraît en 1929.

Je suis en train de lire Berlin Alexanderplatz, c'est vraiment une oeuvre très étrange, qui fait souvent penser au Voyage de Céline. Un homme du nom de Franz Biberkopf sort de la prison de Tegel, prison dans laquelle il a purgé une peine de cinq ans pour avoir tué une femme, Ida (disons qu'il ne l'a pas tuée "sur le coup, elle est décédée à l'hôpital). Il sort de prison, décidé à revenir dans le droit chemin et à être honnête; il devient ainsi vendeur de journaux sur l'Alexanderplatz. Mais dans ces bas-fonds berlinois des années 20, les tentations sont nombreuses...

Il revient sur le devant de la scène

Citation :

Aux côtés de Franz Kafka et Robert Musil... Alfred Döblin.
A l'occasion de traductions et parutions en cours, Tout arrive ! se penche deux parties durant sur le grand Alfred Döblin, figure essentielle de la littérature allemande de la première moitié du XXe siècle.

Döblin auteur de l'inoubliable Berlin Alexanderplatz, mais aussi de beaucoup d'autres ouvrages.
Döblin également théoricien de la littérature ("je suis le style de pierre"), influencé par l'expressionnisme, dramaturge à sa façon (des dialogues calqués sur le théâtre), et peut-être médecin avant tout, pour ce regard acéré sur le monde qui l'entoure.

ecoutez l'emission de france Culture du mardi 31 mars.
Döblin, un auteur à decouvrir, et pas seulement pour Alexander platz qui serait l'arbre cachant la forêt (mais un bel arbre).

Je referme à l'instant Berlin Alexanderplatz. Je ressors de ma lecture totalement... désorientée ? Enfin avec l'impression d'avoir vécu beaucoup de choses, sans forcément pouvoir les analyser. Ce livre est tellement dense, il y a tellement de références (surtout bibliques) qu'il est difficile de tout saisir dès la première fois (sans doute un de ces livres qu'il est nécessaire de relire...).
Franz Biberkopf ne ressortira pas indemne de son parcours du combattant (et le lecteur non plus); malmené par la vie et ses obstacles, il finira par trouver une certaine paix. Les coupables seront punis comme il se doit, mais FB en restera amer et aura sans doute encore du mal à croire en l'humanité.

J'ai lu Berlin Alexanderplatz, le mot "désorientant "traduit bien aussi ma pensée...
On fait souvent le rapprochement entre cette oeuvre et Manhattan Transfer de John Dos Passos, que j'ai, mais que je n'ai pas encore lu.

Citation :

Ce livre est tellement dense, il y a tellement de références (surtout bibliques) qu'il est difficile de tout saisir dès la première fois (sans doute un de ces livres qu'il est nécessaire de relire...).

Cette densité propre à Döblin ne se dément pas dans les autres romans évoqués dans mon premier message. Il a un style bien à lui qui demande parfois qu'on s'accroche mais le jeu en vaut bien la chandelle !



J'avais commencé Novembre 1918 mais il est resté en plan depuis des mois, quelques difficultés à rentrer dans l'histoire alors que la période me passionne... A reprendre !

Une nouvelle traduction de Berlin Alexanderplatz chez Gallimard "du monde entier", par Olivier Le Lay.

On reprochait à la traduction de Zaya Motchane d’avoir évacué des fragmentes entiers du texte, et omis de retranscrire les différents argots et jargons.

Le texte d’olivier Le Lay introduit des tirets, des dialogues et des paragraphes, il garde les noms originaux de personnages et non plus leur équivalent francisé (la « closerie de la Monnaie » pour le Munz-hof) etc.

source le monde des livres du 17 juillet 2009.

Intéressant ! A la lecture du livre je me faisais justement la réflexion que le style bien particulier de l'auteur avait dû souffrir à la traduction... Sans savoir dans quelle mesure.

Un vrai tourbillon, ce livre.

La sensation de me trouver dans une barque au milieu d'un océan démonté !

Je l'ai laissé tomber.
(Je n'en suis pas fière...)