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 Michael Cunningham

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Natalia
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MessageSujet: Michael Cunningham   Michael Cunningham EmptyVen 13 Oct 2006, 18:39

"De Chair et de Sang" - Michael Cunningham

Michael Cunningham 2253141569.08._SCMZZZZZZZ_

:arrow: Quatrième de couverture :

Constantin Stassos, un immigrant grec, n'a pas grand-chose en commun avec Mary, une belle Américaine d'origine italienne épousée durant la grande utopie des années cinquante. Promoteur immobilier installé à Newark, dans le New jersey, il va bâtir sa réussite sur le dos de plus infortunés que lui et se révéler un homme violent. Mary est une femme frustrée, qui accepte mal l'étroitesse du quotidien. Trois enfants naissent : Susan, l'ainée, a avec son père une relation qui frôle l'inceste. Billy, un garçon émotif, vulnérable, est incompris de son père, particulièrement lorsque celui-ci découvre son homosexualité. Zoé, la cadette, ira vivre à Manhattan où elle s'adonne à la drogue puis, enceinte d'un amant de passage, un Noir, est adoptée par un travesti, Cassandra, qui va l'aider à élever son fils. Sous la façade respectable, le scandale est absolu.

:arrow: Vous avez dit une famille respectable? Peinture des dysfonctionnements d'une famille du New Jersey: père, immigrant grec, promoteur immobilier, âpre au gain et violent - mère, belle et frustrée, d'origine italienne - fille aînée entretenant avec son père une relation à la limite de l'inceste - fils, homosexuel, rejeté par le père - fille cadette, droguée, enceinte d'un amant noir de passage, recueillie par un travesti. Le pseudo-rêve américain en prend pour son rhume.


:idea: Histoire d'une famille américaine peu banale sur trois générations, ce roman de Michael Cunningham est joliment écrit et se lit de manière très agréable. Les personnages sont bizarres et attachants, c'est tantôt purement cynique, tantôt tendre et émouvant.

:idea: Je découvre l'auteur avec ce roman et je dois dire que je suis séduite. Ca ne casse pas des briques mais on passe en le lisant un bon moment de détente.
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rotko
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MessageSujet: Re: Michael Cunningham   Michael Cunningham EmptySam 14 Oct 2006, 04:49

il faudrait que je lise les heures de Cunningham paru chez Pocket, pour mieux comprendre le film The hours de Stephen Daldry avec Nicole Kidman .

on en parlait ICI même sur GDS* lol!
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Monique Rannou
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MessageSujet: Re: Michael Cunningham   Michael Cunningham EmptyDim 18 Mai 2008, 09:13

Je suis d'accord avec Missparker. Michael Cunningham est un auteur qui se lit très bien,
c'est détendant, bien que les sujets abordés ne soient pas de tout repos. J'ai lu "les heures","de chair et de sang",
ainsi que "la maison du bout du monde". On y retrouve certains thèmes reccurents, tels que l'homosexualité,
"les années sida", la quête de soi et de son bonheur...
A lire...
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Monique Rannou
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MessageSujet: Re: Michael Cunningham   Michael Cunningham EmptyMer 09 Juil 2008, 15:24

J'ai commencé le livre des jours,
pour l'instant, je ne rentre pas du tout dedans...
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MessageSujet: Re: Michael Cunningham   Michael Cunningham EmptyVen 11 Juil 2008, 06:42

Monique Rannou a écrit:
J'ai commencé le livre des jours,
pour l'instant, je ne rentre pas du tout dedans...

Je l'ai lu le mois passé et je dois dire que j'ai eu un peu de mal aussi. C'est surtout la forme qui m'a déplu : 3 nouvelles sans grands rapports les unes avec les autres (à part l'une ou l'autre allusion à un objet).
Au final, j'ai aimé les histoires mais sans plus.
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MessageSujet: Re: Michael Cunningham   Michael Cunningham EmptySam 12 Juil 2008, 09:24

Moué... je l'ai fini... très déçue.
J'ai trouvé tout le livre très artificiel :
- les contraintes qu'il s'est imposées, qui reviennent à chaque fois, sans qu'on comprenne bien pourquoi. OK, il y aura 3 simon, 3 enfants malformés, 3 fois un bol qui revient sans raison.
- les personnages ne m'ont pas de tout touchée. Ca sonne terriblement faux.
- La partie "SF" le renforce dans l'idée que n'importe qui ne peut pas écrire dans ce genre là... parceque l'histoire d'amour entre un robot et une grosse lezarde, les pseudos réfexions existentielles ... c'est drôle 10 minutes, mais on s'en lasse vite.

Ca m'apprendra a acheter un bouquin juste en voyant le nom de l'auteur...
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Dindon
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MessageSujet: Re: Michael Cunningham   Michael Cunningham EmptyMar 22 Fév 2011, 16:44

Les heures

Comme je le disais ailleurs, ce qui m’a d’abord étonnée, c’est la construction du récit. Car l’auteur reste classique : il narre et décrit. Je m’attendais à un pastiche de VW, avec les fameux monologues intérieurs. Sur ce point là, Cunningham n’a pas tenté le diable et a préféré rester lui-même dans l’écriture. Pas de prise de risques stylistiques.

Grand bien lui en a pris car il possède une plume si aérienne, si poétique que le lecteur se retrouve vite en apesanteur.

La trouvaille qu’il a faite se situe ailleurs : reprendre des situations évoquées dans Mrs Dalloway, les déformer un peu, sans les dénaturer. Exemple du suicide de Richard, défenestré, qui fait écho à la même scène chez VW. Mais avec des motifs différents. Donc, on assiste à une suite de clins d’oeils à la grande romancière, mais sans servilité.

Virginia est elle-même racontée : ses souffrances, ses tourments et sa fin de vie. Scénarisée, elle fait figure d’héroïne tragique.


Mrs Dalloway (son alter ego ?) reste la même personne dans le fond, mais vit quelques situations plus contemporaines. Ce qui prouve bien que les événements de la vie sont assez mineurs, restent en surface et n’atteignent jamais le noyau de l’être (les ésotéristes parleraient de manifestations phénoménales). L’occasion pour l’auteur d’aborder l’homosexualité, la religion, la création, etc...

Mrs Brown : elle m’a subjuguée. Justement, avec sa vie « qui miroite » conventionnellement. Le mari, le gosse, le bébé, la maison... Univers domestique très convenu, symbolisé par cet insupportable gâteau d’anniversaire, parangon d’une existence qui se voudrait pleinement accomplie mais qui reflète bien la petitesse de nos actions. Or, Mrs Brown, c’est autre chose. Son « noyau » à elle, on le découvre quand elle plaque tout. Quant elle va à l’hôtel lire son livre. Comme si elle tournait le dos aux apparences pour enfin descendre en elle-même !

Et ces descentes là sont toujours ambivalentes : jouissives et fatales.

Livre que j’ai adoré. Exercice périlleux pleinement réussi. C’est un bel hommage à VW.

Seul bémol : je n’ai pas compris la fin.


Pourquoi retrouve t-on Mrs Brown vieillarde ? A-t-elle joué un rôle qui m’a échappé ?


Qui peut y revenir ?







Question
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Natalia
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MessageSujet: Re: Michael Cunningham   Michael Cunningham EmptyMer 23 Fév 2011, 09:48

Je te donne mon avis pour répondre à ta question ( je reviendrai plus longuement sur le roman en lui même ensuite ) :
Spoiler:

Ceci étant dit tu parles très bien de ce roman
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Natalia
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MessageSujet: Re: Michael Cunningham   Michael Cunningham EmptyMer 16 Mar 2011, 09:02

Les heures

J'ai aussi beaucoup apprécié le style de M.Cunningham. Ce qui est intéressant dans ce roman, à mon humble avis, c'est qu'il n'est pas nécessaire d'avoir lu du Virginia Woolf pour l'apprécier car comme le dit Crevette les clins d'oeil sont là mais il n'y a pas de tentative de copier.

Mon personnage préféré est Mrs Brown. à Los Angeles en 1949. Elle n'arrive pas à intégrer les " devoir set obligations" bien qu'enceinte et ayant un petit garçon
Spoiler:
trouve un refuge, le souffle vital de sa vie en lisant, et plus

particulièrement Mrs Dalloway. Elle s'identifie, s'isole dans une chambre d'hôtel pour pouvoir plonger dans l'univers de V.W. Mrs Brown m'a profondément émue.

Une citation au sujet de Mrs Brown qui la décrit bien : "Laura Brown essaie de se perdre . Non, ce n'est pas tout à fait exact-elle essaie de rester elle-même en gagnant l'entrée d'un monde parallèle

M. Cunnigham fait revivre Virginia Woolf a son dernier jour. Les mots sont justes, la détresse de Virginia puissamment évoquée.

Mrs Dalloway, elle est éditrice. Elle prépare une réception pour l'occasion d'une remise de prix pour Richard. A travers elle, ses déplacements, sa fille, ses amis sont évoqués comme le dit Crevette les notions de création, de maladie, d'homosexualité. Rien n'est lourd ni convenu d'avance.

Par contre Crevette je n'ai pas marqué les passages qui révèlent le lien entre Mrs Brown et Richard ( je ressors le bouquin et j'y reviendrai dès que possible)

Pour conclure c'est un très beau roman qui peut donner envie de découvrir ou re-découvrir l'univers de Virginia Woolf.

C'est la première fois que je lisais M.Cunningham, je pense que si l'occasion se présente j'essayerai un autre roman.

Merci Crevette pour cette proposition de lecture I love you


Dernière édition par Natalia le Ven 18 Mar 2011, 12:41, édité 1 fois
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Amadak
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MessageSujet: michael Cunningham   Michael Cunningham EmptyVen 18 Mar 2011, 12:32

pour Natalia: chèr amie , tu parles du livre "les heures" ? tu me le re commandes
si c'est oui je vais le chercher en espagnol, et je le lirai avec plaisir.
merci
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Natalia
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MessageSujet: Re: Michael Cunningham   Michael Cunningham EmptyVen 18 Mar 2011, 12:40

Oui Amadak je parle des Heures Smile J'ai oublié de l'indiquer dans mon message ( je vais aller le faire )

Je te le recommande en effet, il est très agréable à lire. Crevette est aussi de mon avis Smile
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Amadak
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MessageSujet: michael Cunningham   Michael Cunningham EmptyVen 18 Mar 2011, 19:52

oui, Natalia, je l'ai acheté aujourd'hui, moi nonplus je n'ai rien lu de cet auteur et d'après tes commentaires, de Crevette et d'autres ,je crois, j'aurai une bonne lecture
L'autre auteur, nommé par Tchipette Bill Pronzini, complètement inconnu dans mon pays Cela m'arrive souvent et je me fais de la bile.
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MessageSujet: Re: Michael Cunningham   Michael Cunningham EmptyVen 18 Mar 2011, 21:25

je suis contente Amadak Smile tu pourras venir ici en parler cheers

Pour Bill Pronzini j'avoue ne pas savoir s'il est bien distribué Embarassed

je me dis que comme sa production est importante il doit être traduit en espagnol et donc tu as une chance Amadak de le trouver chez toi
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MessageSujet: Re: Michael Cunningham   Michael Cunningham EmptySam 30 Avr 2011, 14:56

Je viens de terminer "les heures"
Surprenant la façon justement de passer de l'une à l'autre de ses héroînes, mais déstabilisant aussi pour des lectrices comme moi. Je m'explique, j'aime que l'histoire se déroule de A à Z avec un début et une fin (ça fait bête hein?)
Et dans ce roman, je perdais assez régulièrement le fil. Mais cela dit, je dois reconnaître que je suis seule responsable de mes appréciations !
Je l'ai lu.... mais ne me demandez pas trop de précisions sur les personnages, je n'ai pas vraiment retenu...

Désolée pour ceux qui ont aimé, mais c'est ça aussi l'échange bof
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MessageSujet: Re: Michael Cunningham   Michael Cunningham EmptySam 13 Aoû 2011, 06:11

La prose dans “Specimen days”(je crois qu'en francais le titre c'est Le livre des jours?) est magnifique, si richement coloree et differente, d'apres moi, de celle des deux autres romans que j’ai lus de lui - « Les heures » et « De chair et de sang ».

Cette fois, l’ecrivain, puise son inspiration de la poesie du grand poete americain Walt Whitman.

Le livre est un triptyque où les trois personnages (un homme, une femme et un enfant) reviennent avec des avec des noms un peu modifies. C’est sur eux que plane l’ombre du grand poete visonnaire Walt Whitman. Le lieu de l’action c’est toujours New York, toujours changeant et troublé, se transfigurant sans cesse. Le roman part des temps de la revolution industrielle, passe par notre epoque et arrive jusqu’a dans l’avenir, 50 ans apres nos jours.
Cunningham se sert des moyens du thriller, de l’antiutopie et le resultat suggestif est incroyable – il y a un enchevetrement des espoirs du passe, de la peur de la terreur de notre temps et de l’inquietude vis-a-vis de l’avenir.
J’avais l’impression de lire un roman – prophetie, penetrant, emouvant. L’esprit de l’auteur laisse un sentiment de magie, de miracle.

Les themes dans le romans ne sont pas superficiels, au contraire, il s’agit de l’amour, de la violence, de la douleur de la perte, de la famille, de la poesie se presentent avec une force grandissante. J’admire la souplesse de l’ecriture de Cunningham.
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MessageSujet: Re: Michael Cunningham   Michael Cunningham EmptySam 13 Aoû 2011, 06:12

"De chair et de sang".

Une sorte de saga familiale des Stassos comprenant chronologiquement un siecle (1935 - 2035).

Je dirais que Cunningham c'est un des meilleurs romanciers americains par son ecriture puissante et ondulant legerement, sans trop d'exces dans l'expression. Ce que je n'ai pas aime, c'est sa tendance à revenir souvent en arriere pour mieux eclairer les caracteres, ce que je trouve inutile. Ils sont bien clairs.

L'histoire sur la famille de Constantin Stassos, un grec aux USA puirsuivant le reve americain, n'est pas banale. Le pere cherche a etre heureux d'Une maniere solide et durable" Chacun de ses trois enfants, les parents, les autres, sont bien definis, differents, vraisemblables, la maniere de leur presentation est polyphonique, captivante.

Il y a Suzanne toujours avide de ce qu'elle n'a pas, il y a Billi sur sa golgotha realisant une etrange perfection, il y a Zowie, un esprit sombre, alimente par des souffrances incomprehensibles.

L'auteur arrive avec maitrise a plonger profondement dans le for-interieur de ses personnages, de comprendre et tirer au clair ce qu'il y voit, de le rendre realiste.

L'expression de Cunningham est lyrique parfois, mais j'ai aime son simple regard philosophique sur les faiblesses humaines, sur les envies et les elans, sur la defaite souvent presente dans le roman qui apporte malgre tout un sens de securite...

Le sens du temps y est tres bien analysé, ainsi que la recherche des significations qui tiennent, qui arrivent a rester a cote de la disparition.
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MessageSujet: Re: Michael Cunningham   Michael Cunningham EmptyVen 14 Oct 2011, 15:06

Michael Cunningham Cunnin10

Le Beau n'est rien d'autre que le commencement du terrible – dit le poete Rainer Maria Rilke.

C’est cette phrases qui donne une sensation macabre qui est sur la premiere page du roman de « By nightfall » de Michael Cunninghum, un roman new-yorkais moderne sur l’art, sur le vieillissement et sur la crise de l’age apres la quarantaine. C’est un livre sur la nature de la beaute, ce « tresor brillant » que chacun veut poseder tout en sachant qu’elle symbolise par soi-meme le transitoire et la perte.

Pour Peter Harris, galeriste de 44 ans dont le travail essentiel, c’est la poursuite de la beaute, la qualite ephemere de cette derniere, devient le synonyme du vide affectif dans sa vie conjugale. Sa relation avec sa femme Rebecca n’est pas du tout morte, Rebecca, une des filles la plus demandees dans la ville, est devenue juste un peu moins belle et un peu moins dynamique, mais elle est toujours sa fameuse epouse comme elle l’etait il y a deux decennies.

En edifiant l’apprehension de Peter de vieillir, Cunninghum renferme les deux epoux dans une etrange athmosphere de vanite superficielle et de profonde angoisse du temps qui fuit. L’epoux ne peut pas s’empecher de voir le teint jaunatre sur le visage de sa femme le matin et les fils blancs rebelles dans ses cheveux. Il a envie de lui dire « Reste jeune, meurs belle ! » tout en se detestant pour ces pensees. Rebecca de sa jeunesse n’existe plus. L’envie de Peter n’est pas conventionnelle - il ne veut pas troquer Rebecca contre une jeune beaute, il reve de la retrouver, comme par un tour de magie telle qu’au debut de leur mariage en rajeunissant lui-meme.

Voila que l’opportnite se presente par l’arrivee du plus jeune frere de Rebecca, Mizzy qu’il a connu a l’age de 4 ans.

Et du coup, Peter eprouve un fort desir homoerotique – il voit en Mizzy non seulement la reincarnation d’une jeune Rebecca, mais aussi, les alternatives des choix qu’il aurait pu faire a l’age de Mizzy – son envie de vivre dans un “autre monde,monde sombre” dont il se sent attire.
La plupart de l’intrigue du livre est basee sur la personne de Mizzy – charismatique et destructrice a la fois, Mizzy le mysterieux qui reveille des passions puissantes – chez Peter du genre d’amour homosexuel, chez Rebecca – l’amuor de soeur se sentant toujours responsable vis-a-vis du petit frere.

L’histoire se passe dans le monde artistique de Manhattan, un monde deja declinant suite de la crise economique, mais la ville de Cunninghum explose, vibre. Souvent, les personnages habitant NY de l’ecrivain, apparaisent presque satiriques dans leur milieu de privilegies, degoutes des autres et d’eux-memes.

Et ce qui est bizarre, Peter est calmé, sauvé grace a son comportement de vieux con. Eprouvant une grande douleur venu de sa maladresse, au moment ou il meurt de peur en se voyant dans le role du vieux carnivore cynique (Aschenbach) vis-a-vis de Mizzy, l’objet de son desir (Tadzio) – allusion a « Mort a Venise " de Thomas Mann – Peter se dit – « Non, c’est MA vie , ce n’est pas la Mort dans cette maudite Venise ».

A la fin, Peter n’est encombre ni d’une histoire d’amour, ni d’une condamnation. Tout comme il se rend compte de l’ironie iherente a l’adoration de la beaute, il voit les contradictions dans l’amour et l’intimite « Comment aurions-nous pu savoir si peu l’un sur l’autre ?». A un autre moment il se demande : « Et comment sera le monde si elle (Rebecca) me quitte ? Sera-t-il tragique ou peut-etre un monde de liberte ?»
Confronte a la possibilite de cette liberation, sa reaction est surprenante – elle vise l’espoir de continuer comme avant malgre tout.

J'ai beaucoup aime les emotions et les reflexions bouleversantes sur chaque page du livre. Cela ne s'oublie pas tres vite...

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MessageSujet: Re: Michael Cunningham   Michael Cunningham EmptyMar 21 Fév 2012, 13:39

Happy Je viens de commander le livre "Crépuscule" de Michael Cunningham après avoir entendu dimanche une interview de cet auteur sur ce livre. Je n'ai encore jamais rien lu de lui mais il me tarde de le découvrir et de vous faire part de mes ressentis à son sujet.
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MessageSujet: Re: Michael Cunningham   Michael Cunningham EmptyMar 21 Fév 2012, 14:48

Caj a écrit:
Happy Je viens de commander le livre "Crépuscule" de Michael Cunningham après avoir entendu dimanche une interview de cet auteur sur ce livre. Je n'ai encore jamais rien lu de lui mais il me tarde de le découvrir et de vous faire part de mes ressentis à son sujet.

Est-ce la traduction francaise de "By nightfall"?
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MessageSujet: Re: Michael Cunningham   Michael Cunningham EmptyMar 21 Fév 2012, 14:55

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