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 james Baldwin

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rotko
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MessageSujet: james Baldwin   james Baldwin EmptyMar 11 Nov 2008, 08:19

C’est Alain Mabanckou qui par sa lettre à Jimmy m’ a donné envie de lire James Baldwin, et je viens de finir deux nouvelles de Face à l’homme blanc, chez Folio, un recueil composite.

james Baldwin Baldwi10
clic !


Nul doute qu’interviennent des facteurs biographiques dans le Rocher et Blues pour Sonny.

Dans ces deux nouvelles, on trouve la figure du frère aîné, responsable de son cadet, dans la crainte diffuse du père adoptif.

Les interdits familiaux sont forts et les transgressions durement châtiées. Les parents se taisent sur leurs expériences, car ils se doutent que leurs fils connaîtront les mêmes :

Citation :
« L’enfant sait qu’ils [les parents] ne parleront plus parce que s’il connaît trop bien ce qui leur est arrivé, il saura trop tôt ce qui lui arrivera ».

Baldwin sait camper une situation en peu de mots quand il parle de l'’enfant

« courbant sa tête noire près de la grosse chaussure de son père »

( le Rocher).
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MessageSujet: Re: james Baldwin   james Baldwin EmptyMar 11 Nov 2008, 08:30

Baldwin sait aussi montrer la puissance évocatrice du blues (Blues pour Sonny) : le frère musicien héroïnomane a de nouveau la possibilité d’exprimer sa souffrance au sein d’un orchestre, et chacun de ses auditeurs revit ses propres douleurs :

Citation :
« j’écoutais ce qu’il avait souffert et ce qu’il continuerait à souffrir jusqu’à ce qu’il repose en terre. Il avait accepté ce long fil conducteur, dont nous ne connaissions que maman et papa, et il le transmettait, ainsi que tout doit l’être, pour que malgré la mort il vive éternellement.

Je revis le visage de ma mère et sentis, pour la première fois, combien elle avait dû se meurtrir les pieds aux pierres du chemin.

Je vis la route éclairée par la lune où était mort le frère démon père.

Et ceci me rappela autre chose qui m’émut encore davantage : ma petite fille et les pleurs d’Isabel, et les larmes me montèrent aux yeux. »

blues pour Sonny est souvent adapté au théâtre.
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MessageSujet: Re: james Baldwin   james Baldwin EmptySam 06 Déc 2008, 17:45

La prochaine fois, le feu de James Baldwin traduction Michel Sciama, chez Folio.


james Baldwin Bald10
clic !


Ce livre conjugue la force d’un témoignage et d’un essai à la lucidité prémonitoire ;

- la préface d’Albert Memmi en montre toute la portée : La prochaine fois, le feu parle de tous les opprimés : le Colonisé, le Juif, le Pauvre, la Femme.

A ceux qui parleraient d’exagération dans la description de l’oppression subie, Memmi rappelle :

Citation :
on dit toujours que quelqu’un exagère quand il décrit une injustice à des gens qui ne veulent pas en entendre parler. Nous a-t-on assez dit que nous exagérions quand nous avons essayé de révéler aux Français ce que sentaient les colonisés ? de les avertir de ce qui allait immanquablement se passer ?
Finissons-en avec cette niaiserie : bien sûr que l’on peut être gravement opprimé dans une abondance relative.

l’aspect économique n’explique pas tout, car l’oppression est une pieuvre à tentacules multiples, et l’humiliation y figure avec d’autres agressions.

Attention, avertit le préfacier, qui voit toute l’actualité du propos de Baldwin : quand une fraction de la population pense qu’elle n’a plus rien à perdre, elle est tentée par la révolte absolue et n’est plus arrêtée par rien.

- Autre préface de Baldwin lui-même : une lettre personnelle à son neveu à l’occasion du centenaire de l’émancipation.

Les analyses de la situation des noirs reposent sur une expérience autobiographique de Baldwin lui-même, il transmet ce que chaque noir américain a ressenti, même s’il a décidé de le cacher sous différents masques :

le mépris de soi par l’intériorisation du regard blanc, et les différentes formes d’auto-destruction que sont la délinquance, la boisson ou la drogue.
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MessageSujet: Re: james Baldwin   james Baldwin EmptyMar 09 Déc 2008, 13:52

La prochaine fois, le feu.

J’ai dû parcourir en temps limité la prochaine fois, le feu, mais suffisamment pour voir l’intérêt de cet essai.

Baldwin se fonde sur ses propres expériences et livre de belles analyses sur le comportement délinquant et l’aliénation de l’opprimé.

Le vol ? il dirait volontiers avec le neveu de Rameau de Diderot qu’il s’agit de « restitution ». Devant un ordre fondamentalement injuste, un comportement de resquilleur est une réaction saine. Baldwin le dit mieux que moi.

Le sentiment d’infériorité et les tabous à ne pas transgresser sont transmis par les paroles et les inflexions de la voix du père.
(à suivre)
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MessageSujet: Re: james Baldwin   james Baldwin EmptyVen 12 Déc 2008, 09:51

A propos du vol

Citation :
Les domestiques noirs depuis des générations, emportent frauduleusement différentes bricoles des maisons des Blancs, et les Blancs s’en sont toujours hautement félicités, car ceci calme en eux un vague sentiment de culpabilité et témoigne de la supériorité intrinsèque de la race blanche.

[…] de toute façon, les Blancs qui avaient volé aux Noirs leur liberté, et à qui ce vol profitait à chaque instant de leur vie ne se trouvaient pas dans une position morale très forte. Ils avaient pour eux les juges, les jurys, les fusils de chasse, la loi, en un mot le pouvoir. Mais il s’agissait d’un pouvoir criminel, qu’il convenait non pas de respecter.

James Baldwin examine aussi l’aliénation religieuse, (il fut pasteur quelques années), l’esprit de secte des black muslims, le message du jazz et la prétendue innocence de ceux qui profitent d’un ordre injuste tout en s’en lavant les mains.

Autant dire que ce livre vaut la peine d'être lu pour les réflexions qu'il suscite.
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MessageSujet: Re: james Baldwin   james Baldwin EmptyLun 17 Mai 2010, 09:43

Je commence tout juste La Conversion.
Je n'ai lu que 40 pages, mais déjà, je suis dans Harlem avec John, le héro qui vient de fêter ses 14 ans.

Citation :
Au soir de ses quatorze ans, dans une boutique désaffectée de Harlem, au milieu des prières et des trépignements cadencés de ses frères, au rythme hallucinant des tambourins, John Grimes traverse sa " nuit noire ". Tourmenté par l'idée de péché, après être allé jusqu'aux racines de sa culpabilité, il lui semble à l'aube du dimanche avoir connu son moment de vérité. Dans ce premier roman écrit en 1952, James Baldwin raconte, avec des accents d'une sincérité déchirante, à la fois son expérience et une odyssée collective, celle d'une famille aux attitudes violemment contrastées, celle d'un peuple venant du Sud rural dans un ghetto du Nord. Ce roman, devenu un classique, est un des premiers livres sur la condition des Noirs.
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MessageSujet: Re: james Baldwin   james Baldwin EmptyMar 18 Mai 2010, 08:49

J'ai lu baldwin et j'ai beaucoup apprécié la justesse de ses propos. Des propos tout simples mais très profonds.
C'est lui qui disait à peu près : je suis noir, laid, homosxuel, petit mais je suis un être humain et cela efface tout le reste.
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MessageSujet: Re: james Baldwin   james Baldwin EmptyJeu 20 Mai 2010, 07:08

Je poursuis ma lecture de La Conversion. Je viens de dépasser la page 200 (sur 256).
Le récit est découpé en 3 parties.
La première est assez générale et met en scène les personnages principaux au travers des yeux de John, l'ainé des enfants de la famille. On découvre le narrateur, ses parents (Gabriel et Elizabeth), sa tante (Florence, la soeur ainée de son père), Roy le petit frère bagarreur, ses deux jeunes soeurs et quelques uns des fidèles de leur Eglise.
Dans la seconde partie, le récit s'attache à trois personnages : la tante d'abord, puis le père et enfin la mère. Tous trois sont à l'église en train de prier. Un soir particulier car tous reviennent sur leur vie passée et leurs actes qui les ont conduits là où ils se trouvent aujourd'hui. C'est au cours de cette seconde partie qu'on remarque que le personnage principal n'était pas celui qu'on croyait. Les révélations pleuvent, les personnages s'étoffent et le cheminement de l'histoire change quelque peu son cours.
Je vous parlerai de la troisième partie quand je l'aurais lue.

Citation :
Je ne suis pas sainte comme toi, mais je sais faire la différence entre le bien et le mal. (Partie 2 - Prière de Gabriel, page 155)
Cette phrase résume bien la trame de ce livre. Et peut s'appliquer à bon nombre d'exemples dans la vie d'ici bas.
chapeau
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MessageSujet: Re: james Baldwin   james Baldwin EmptyVen 21 Mai 2010, 14:33

J'ai achevé ma lecture de La Conversion.

Dans la 3e partie, John revient sur le devant de la scène : le livre s'ouvrait sur lui et s'achève de la même manière.
Je trouve que cette dernière partie fait la part belle à la religion : John après avoir failli basculé du côté obscur est finalement sauvé par le Rédempteur et se consacrera à Dieu.
Fin curieuse car j'avais eu l'impression que dans les trois premier quart du livre que l'auteur stigmatisait la religion. Et surtout ses dérives et ses fanatiques. Une fin surprenante, donc.

En résumé, un très bon livre que je recommande.
super
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MessageSujet: Re: james Baldwin   james Baldwin EmptyLun 03 Oct 2011, 06:13

Video INA :

baldwin parle de son enfance à Harlem

Battu par des policiers blancs, il découvre qu'il est noir,

(Lecture d'un extrait de l'homme qui meurt. chez Gallimard).

il décide de quitter l'Amerique pour eviter de devenir fou comme son père, ou drogué et criminel.
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MessageSujet: Re: james Baldwin   james Baldwin EmptySam 14 Jan 2012, 08:06



"Évidemment vous n'avez jamais amené vos esclaves sur votre sol. Mais cela se produit maintenant pour la première fois: vous êtes en train de faire exactement la même chose que les Américains. Vous avez un Harlem à Paris, et un Harlem à Marseille, aussi stupides et aussi racistes que ceux que nous avons. La même chose va arriver parce que vous croyez que vous êtes blancs. Vous obtiendrez peut-être de la musique à la fin de tout ça, mais cela reviendra cher." -

James Baldwin
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MessageSujet: Re: james Baldwin   james Baldwin EmptySam 14 Jan 2012, 19:57



Je connais Baldwin - j'ai lu "La chambre de Giovanni" et j'ai beaucoup aime - un passionnant recit sur deux ames tourmentees.

J'ai aussi lu La conversion.

Dans ce livre - l'auteur vis-a-vis de la religion - Baldwin est inspire de son propre enfance a Harlem, dans le ghetto, en butte au racisme. Son beau-père David Baldwin est ouvrier et prédicateur le dimanche dans une église noire américaine. Dans un interview il a quitté les Etats Unis dit-il pour éviter de devenir "fou comme son père". A l'age de 14 ans, James est deja revolte contre la religion, il prefere rompre avec l'eglise et se consacrer a sa vocation litteraire.
La religion n'est pas la seule bouée de sauvetage du peuple noir, voila ce que j'ai compris a travers le livre malgre que le personnage principal John vient de vivre son "salut" lors de la nuit de prieres qui occupe presque tout le livre. John prie pour son salut en cherchant l'approbation de son pere et en meme temps se dit combien cela aurait ete bien si son pere mourait. Sauve ou non, John, tout comme l'auteur, a deja choisi son propre chemin. Il lui a fallu vraiment passer par enormement de souffrances morales pour se retrouver soi-meme.
---

Dans le meme livre:
A propos du point de vue de J. Baldwin vis-a-vis des blancs, c'etait l'epoque de la segregation raciale en Amerique. On inculquait la haine viscérale du Blanc des les premieres annees d'un enfants. Mais il y a, dans le roman, un noir, Richard qui veut bien etre a la hauteur des blancs et ne se voit pas leur inferieur. Il cherche a etudier comme eux, il est loin a etre soumis a l'eglise comme la plupart des noirs. Mais la societe n'est pas encore evoluee, Richard subit lui aussi le coup de l'impuissance contre la haine raciste et sa fragilite n'y resiste pas.
Tout les personnages dans "La conversion" sont brillammant etoffes, vivant, interessants. On ne les oublie pas facilement.

Les merites du roman - tout se situe dans une ambiance impreignee d'euphorie religieuse, c'est le cadre. Et la, Baldwin, avec une incroyable maitrise, nous fait voir les faiblesses humaines, toujours dans le relatif...car le mal et le bien, c'est tellement profond, venant du for interieur de chacun et peu devoile ou du tout en public.

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