australia

Comment rendre compte d'un mauvais film sans fâcher le réalisateur et le producteur ?

la recette du figaro est simple : on ne parle pas du film, mais on donne un entretien avec le réalisateur, qui bien sûr, vante son produit ou blablate sur le tournage et les actrices. Au moins le lecteur saura qu'on a parlé du film.

L'express suit ce bel exemple : le film Australia ? L'Express fait un long article sur les 5 bonnes raisons de (toujours) aimer Nicole Kidman, avec des affiches du film. en tout 2 pages pour de la pub indirecte.

Pourtant il faut bien rendre compte du film, c'est plus loin, et en quelques lignes

Citation :

[Australia] est une grosse bûche meringuée avec plein de crème insipide dessus.

C'est bien ce qu'il me semblait...

Les aléas du commerce ...

Ben déjà, c'est le réalisateur de "Moulin rouge". Rien que pour ça, je n'irai pas voir.

Australia

l'avis de nord Eclair (ou le compliment en demi-teinte) :

Citation :

Alors, certes, ça en agacera plus d'un, qui passeront certainement à côté du film. On peut ne pas « entrer » dans cette histoire, ne pas adhérer, tout comme certains critiques avaient assassiné le réalisateur et son Moulin Rouge.

Mais si vous aimez ce style, baroque, grandiloquent et grandiose sans être dupe de sa propre tromperie, alors vous aimerez Australia autant que nous l'aimons. Alors, vous verrez une des plus belles histoires qu'on nous ait contée depuis longtemps au cinéma, une histoire qui nous emmène dans un autre monde, et, ça, c'est du divertissement intelligent.

Et bien moi j'irai voir ce film ! Je n'ai pas franchement aimé Moulin rouge, mais j'ai bien envie de voir ce que celui-ci donne.

le réalisateur y voit, selon le Figaro, un hommage à la culture aborigène :

Citation :

LE FIGARO - Cette saga australienne interprétée par des stars australiennes, est-ce un film patriotique ?

Baz LUHRMANN - Je ne sais pas pour mon pays mais pour mes enfants, oui. Ils ont eu une enfance nomade et je voulais leur montrer d'où ils viennent, qu'ils connaissent mieux leur culture. J'ai mêlé aux paysages australiens romance et événements historiques comme le bombardement de Darwin par les Japonais.
Il était essentiel de glisser au cœur de ce divertissement populaire la réalité des Générations volées, sans porter d'accusation. En 1930, les enfants aborigènes, et en particulier métis, étaient retirés de force à leurs familles pour être placés dans des institutions d'État ou des missions religieuses à des fins d'assimilation. On les rééduquait en les coupant de leurs racines. Ce programme issu des théories eugénistes et qui a décimé la population indigène d'Australie, a officiellement pris fin en 1971.

Il y a un article dans le Figaro d'aujourd'hui sur les films qui se muent en dépliants touristiques. On y parle d'Australia.

Australia...



Pendant les trente premières minutes j'ai eu envie de sortir de la salle. Le politiquement correct par l'intermédiaire de l'histoire garçon métis est tout bonnement insupportable. A crever de bons sentiments et en plus il y en a une bonne tartine pour justifier l'existence du film. Un hommage à la culture aborigène ? Je suis sceptique.
Bon... néanmoins le personnage incarné par Nicole Kidman est plutôt accrocheur. Cette lady anglaise face aux rustres, c'est assez réjouissant. Cependant la lady surjoue beaucoup.
Comme on pouvait s'y attendre : happy end dégoulinant à la fin. A un moment j'ai espéré qu'elle soit vraiment morte mais personne ne m'a entendu... La gentille femme, le viril australien et les enfants métis animés par l'amour ont triomphé des épreuves et des Japonais.
Je m'attendais à un minimum d'humour suite à la bande-annonce mais tous les bons moments y sont présents.

Que reste-il pour rattraper le film ?
Des paysages sublimes... quelques méchants machiavéliques... mouais. Allez, pas un chef-d'oeuvre, pas un extraordinaire moment, mais plutôt détendant si l'on accepte de voir tout ça sans râler.

C'est bien souvent que les seuls bons moments sont dans la bande-annonce.

Pèle-mêle relevé dans le Courrier International (du 1/1/09):
-Une vision très caricaturale de la société australienne
-Promouvoir l'actuelle politique gouvernementale de réconciliation...fantasme trompeur et frauduleux
-Fallacieux film à grand spectacle
-Aussi décevant que soit le film, en ce sens qu'il ne fouille aucun des rôles des Aborigènes et qu'il ne donne à aucun des personnages une existence propre,
-Les Australiens se sont précipités en masse pour voir le film dès sa sortie, mais le bouche-à-oreille a été mauvais
-Australia a couté aux studios Fox environ 90 millions de dollars (62 millions d'euros). Les 40 millions de dollars restants ont été apportés par le Conseil australien pour le tourisme et les exportations
La critique de Télérama n'était pas non plus élogieuse, mais je ne l'ai pas disponible.
Une amie l'a vu et a trouvé cela "déconnecté de la réalité; trop beau pour être vrai, non crédible" et s'est ennuyée.
Je n'irai donc pas; pourtant j'adore Nicole Kidman. Ah! Quand elle jouait pour Lars Von Trier ou dans "Portrait de femme"!!!

Assister à deux heures et x minutes de ce film ? Avec un bon siège et de la chaleur, on arrive à bout de n'importe quoi !

J'irai voir ce film ce week end par curiosité, pour admirer le paysage, par amour de l'Australie et pour vérifier si cela ne se rapproche pas du film Indochine. En tout cas, ce n'est pour les acteurs/trices ni pour le scénario