Tomu Uchida

Le mont Fuji et la lance ensanglantée (Chiyari Fuji), Tomu Uchida, Japon, 1955

le coffret de DVD comporte 3 films

Le mont Fuji et la lance ensanglantée

Meurtre à Yoshiwara,

le mont fuji débute sur des images d épure montrant un samourai suivi de son serviteur, cheminant dans un décor d'estampe : silhouette claires, des personnages et des arbres comme dessinés à l'encre de Chine.

On suit les aventures du samouraï et de son serviteur, leurs rencontres, dans un climat de comédie qui peut parfois s'assombrir, comme les humeurs du personnage principal sous l'effet du Saké.

Des personnages secondaires très réussis : un gamin fugueur qui veut devenir lancier, une musicienne et sa petite fille qui danse dans la rue. C'est splendide.

A la fin du film, des images de combat, vraies chorégraphies, morceaux de bravoure.

Spoiler:

Très beau film. On se demande pourquoi Tomu Uchida n'a pas la notoriété d ses contemporains Kurosawa, Ozu, Mizoguchi ou Naruse.

Le détroit de la faim Réalisé par Tomu Uchida
Japon, - 1964

Ce film est une adaptation d'un roman de Tsutomu Mizukami, et s'appuie sur une intrigue policière. Le début est remarquable : il décrit une tempête au cours de laquelle un ferry fait naufrage, tandis que trois bandits prennent la fuite à la suite d'un mauvais coup.

On suit un fugitif, et on s'attarde sur le parcours d'une prostituée tombée amoureuse et qui cherche à retrouver le fugitif.

Les comportements humains fascinent, tous obsédés : un inspecteur de police veut retrouver un criminel, une prostituée son amour de rencontre, un homme veut racheter son passé.

La deuxième partie du film donne une grande part à l'enquête, à la confrontation du criminel et des enquêteurs,- avec toutefois une nouvelle vision des scènes initiales.

J'ai préféré la première partie pour son aspect dramatique et ses silences, mais le film ne démerite pas !

Ici la jeune prostituée et l'inspecteur de police.

le détroit de la faim doit son nom à la volonté des personnages d'échapper à la misère frappant le Japon à la fin de la guerre mondiale.

Tous les moyens sont bons, même si une volonté de rachat anime les personnages, objets d'une grande compréhension de la part du réalisateur.

je regarde en deux épisodes Meurtre à Yoshiwara.

1 ère disgrâce ; un enfant abandonné à cause de la tache sur son visage devient un riche commerçant, estimé et aimé de tous.


Mais impossible de trouver une compagne, à cause de cette tache.

Il rencontre dans une maison de geishas, une taularde qui, contrairment aux autres geishas, accepte de "jouer avec lui".

Peut-on faire un bonheur avec d'un côté une disgrâce physique, et de l'autre, une disgrâce sociale ?

Vous aurez mon avis dans le 2é épisode

En attendant, une page consacrée à Meurtre à Yoshiwara.

2e épisode du Meurtre à Yoshiwara.

Si la première partie du fil est faite d'espoir et d'ascension, la seconde s'achemine vers la tragédie comme l'indique le titre.

Les décors et arrière-plans qui étaient d'un ordre géometrique pour montrer les rites laisseront la place au chaos dans la très belle scène finale. On y voit l'horreur et la folie avec en contrepoint des cerisiers en fleurs. Insensibilté de l'environnement et de l'entourage à la détresse individuelle.

Comment en arrive-t-on là ?

c'est la marche d'un destin qui a pris sa source dans l'abandon de l'enfant, jugé monstrueux en raison de la tache sur le visage. Les infortunes s'accumulent, coups du sort que la cruauté de la société renforce et aggrave.

Un très beau film donc, qui fait s'étonner de la notoriété toute relative, au moins je le crois, de Tomu Uchida.