Rachid Bouchareb : hors-la-loi

« Indigènes »,

Prix de groupe à Cannes pour le Prix d'interprétation masculine...Il va aux acteurs du film "Indigènes" de Rachid Bouchareb...
Hommage mérité sur la scène aux tirailleurs marocains...

« Indigènes », drame militaire est consacré à l’histoire des tirailleurs marocains. Rachid Bouchareb, le réalisateur de « Little Sénégal »,a engagé les acteurs français d’origine maghrébine Jamel Debbouze et Roschdy Zem, ainsi que Samy Naceri, et Sami Bouajila qui interpréteront le rôle de quatre soldats oubliés, nés et recrutés dans les
colonies françaises en Afrique, qui participèrent à la Libération en 1944-1945.

Sur Rachid bouchareb voir

http://www.algeriades.com/news/previews/article1791.htm

synopsis de little senegal

Citation :

Alloune est un vieil homme sénégalais dont les ancêtres ont été réduits à l'esclavage et amenés aux Etats-Unis plusieurs siècles auparavant. Après de difficiles recherches qui le mènent de Caroline du sud à New York, Alloune parvient à reconstituer son arbre généalogique et à retrouver la trace de descendants qu'il n'a jamais connus. Ainsi, faisant face aux tensions raciales, il part à la rencontre de sa nouvelle famille afro-américaine…

voir la critique complète sur

http://www.6nema.com/LittleSenegal/critic_LittleSenegal.htm

extraits :

Citation :

Little Senegal a le mérite de traiter d'un thème pas très souvent abordé au cinéma : l'esclavage

Citation :

Little Senegal est aussi une mine de renseignements sur les conditions de vie des immigrés aux Etats Unis, les tensions raciales qui règnent entre africains et afro-américains, les différences culturelles…

video et images de little senegal sur

http://www.commeaucinema.com/news.php3?nominfos=1499&Rub=BA

Indigènes de Rachid Bouchareb avec Jamel Debbouzze, Samy Nacery etc.

Bonne idée que de faire un film sur ces colonisés dont on a tendance à minorer le rôle ou qu’on enterre dans l’oubli patriotique. Bonne idée aussi de souligner les différences faites entre les hexagonaux, les pieds noirs mais surtout avec ces « indigènes » : Si les uns ont affaire avec « la patrie reconnaissante », les autres découvrent une patrie bien ingrate. Ingratitude et reniement dans tous les domaines. La presse s’en est faite l’écho, à juste titre, et on pourrait même penser, par moments, à une récupération politique bien programmée.

Fort de ces bonnes intentions, le film présente de modèles de conduite : ces arabes étaient tous volontaires à l’idée de quitter leur pays natal pour servir la patrie française. Les enrôlements de force et les réticences à partir sont passés sous silence. On voit bien les injustices dont ils sont victimes et contre lesquelles ils protestent. Mais les meneurs eux-mêmes ne tardent pas à faire la morale à leurs com pagnons d’armes : pas question de piller les troncs, d’avoir envie de déserter, ou de douter de la parole officielle.

De l’autre côté, celui qui les envoie sans barguigner à la mort pour déblayer le terrain, tout en observant leur progression à la jumelle, les avantages, les avancements militaires, les récompenses financières et la gloire.

C’est peut-être là le défaut d’un film qui dénonce à bon escient des inégalités inadmissibles qui demeurent, mais qui veut démontrer au lieu d’émouvoir et d’interroger.

En tout cas le succès populaire est indéniable : jamais dans « ma » petite salle je n’avais vu autant de monde. Si ce film ébranle les opinions xénophobes qu’on entend si souvent, tant mieux. Il aura rempli son rôle. Mais au niveau cinématographique il ne bouleverse pas le paysage.

voyons ce qu'en dit le figaro :

C'est l'occasion pour Rachid Bouchareb d'offrir une belle leçon d'amour, de tolérance et de fidélité à la terre nourricière. Et aussi d'intégration à l'heure où les banlieues sont sous pression et où la haine régit trop souvent notre quotidien.

Citation :

«Les jeunes ont besoin de repères, renchérit le réalisateur. De retrouver des modèles, des raisons d'être fiers et d'espérer. Mes héros sont leurs ancêtres. J'ai voulu leur montrer des hommes qui avaient du courage, l'esprit de sacrifice et sont morts au champ d'honneur. Nous sommes tous des enfants de la France, de la République. Il faut donc arrêter d'accumuler les rancoeurs, les frustrations, de creuser un fossé entre les différentes communautés, d'instaurer un climat de haine et d'incompréhension mutuelles.»

le film aurait pu mentionner, au moins pour mémoire, les massacres de Setif en 1945.

ce qu'en dit "herodote"

Je ne pense pas que ce film va remuer les coeurs et faire pleurer dans les chaumières et surtout faire taire ce racisme latent et puant qui existe encore et toujours contre ces "indigènes"; mais c'est bien qu'il soit fait. Même s'il n'est pas tout à fait à la hauteur d'un grand film il a le mérite au moins de faire voir et parler des gens que nous n'entendons jamais ou peu!

Entièrement d'accord avec toi.

Toutefois si on décide de faire la lumière, il faut qu'elle soit entière, sinon on risque d'être accusé de tromperie sur la marchandise et de fausse sincérité. A la fin du film on voit un survivant parcourir les cimetières...

Aurait pu être évoquée, ne fût-ce que d'une phrase, la désillusion de ces "combattants indigènes de la liberté" se retrouvant citoyens de deuxième zone dans leur pays natal...

Sans doute Rotko tu as raison mais bon !! laissons leur le privilège de la jeunesse! et du manque d'expérience.

Puisque l'histoire, pas toujours glorieuse, rattrape ceux qui ont voulu l'occulter, signalons, bien longtemps après les faits, des telefilms sur les harkis

- "Harkis", mardi 10 octobre, 20h50, France-2

Citation :

Ce téléfilm harkis montre avec un regard plein d'humanité la souffrance et l'abnégation de cette communauté. Considérés comme des traîtres en Algérie et des parias en France, ils sont plus de 120.000 "soldats oubliés", à vivre avec leur famille dans des camps. Bafoués, humiliés, ces soldats fidèles à la France ont tout perdu. Ils sont cachés et soumis à une tutelle administrative forcée

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- "Amères patries", vendredi 13 octobre, 14h45, France-5

"Amères patries". En 1962, environ 50.000 harkis engagés dans l'armée française pendant la guerre d'Algérie sont rapatriés dans l'Hexagone. Débarquant dans un pays où ils ignorent tout, les harkis sont regroupés dans des camps, derrière des barbelés 12 ans durant, quelque peu gommés de la mémoire collective

source: le nouvel observateur.


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Ce film répare une injustice, les pensions des "indigènes " sont inférieures à celles des metropolitains.

Attendons que les promesses soient tenues, elles ont déja été faites - par un habitué, et que les fonds soient débloqués...

ce ne sera pas retroactif !

Combien ça va nous coûter, tout ça ?

Vu que les "indigènes" avaient dans les 20 ans en 1939, les survivants doivent avoir actuellement 86 ou 87 ans.

Vu la moyenne d'âge des hommes en Afrique et au Maghreb...

Pas la peine de jouer les généreux !

Hors-la-loi nouveau film de Bouchareb, revient sur le massacre de Sétif, commis en Algérie française en mai 1945.

Il était question de ces évenements douloureux dans le récit de kateb yacine Nedjma, paru au Seuil.

Ce film-témoignage raconte les événements de mai 1945 à travers le parcours de trois frères de la même famille. Ayant survécus aux massacres, ils se retrouvent en France. Ils s'engagent dans la révolution et se retrouvent dans la bataille de Paris, qui oppose la police française au FLN. Après un combat qui les a déchirés, broyés, ils gagnent enfin le droit d'être des hommes à part entière.

Hors-la-loi

le sujet est brûlant ; UMP et extrême droite se lancent dans la polémique. Ils envisagent même des manifestations à Cannes !

Citation :

Sans avoir vu le film, le député UMP Lionnel Luca (Alpes-Maritimes) dénonce une "falsification" historique, le taxe de "négationniste" et s’étonne que sa production ait pu bénéficier d’aides publiques.

Face à quelques reproches d'erreurs et d'anachronismes, l'historien Pascal Blanchard répond dans le JDD.

Citation :

Le réalisateur, lui, montre en quelques minutes quinze jours de massacre et ne prétend pas refléter l’exacte réalité. Il n’y a ni tromperie ni mensonge.
Hors-la-loi est une oeuvre de fiction, pas un documentaire. D’ailleurs, Rachid Bouchareb en a produit un sur le même sujet, nourri de témoignages, qui sera diffusé par France Télévisions en septembre. Je peux vous assurer qu’il n’a pas trahi l’Histoire.
Lionnel Luca aurait aussi pu se demander pourquoi on ne voit pas les canonnières françaises bombarder les populations civiles et jeter les victimes dans des puits, recouvertes de chaux, avant l’arrivée d’une mission d’enquête envoyée par de Gaulle. Bouchareb a ouvert la boîte de Pandore.

Décidement ce passé ne passe pas.

La Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD) a décerné vendredi le premier prix de la "Bêtise avec un grand C" au député UMP des Alpes Maritimes Lionnel Luca pour s'être "attaqué publiquement" à une oeuvre, le film de Rachid Bouchareb "Hors-la-loi", "sans l'avoir vue".

Citation :

"Ce prix vise à honorer ceux qui, en toute méconnaissance de cause, prendront dorénavant l'initiative de tenter de limiter la liberté d'expression en s'attaquant publiquement à des oeuvres sans les avoir lues ou vues",

indique l'organisation dans un communiqué.

Taxé de "négationnisme" par M. Luca qui s'est basé sur un rapport du service historique du ministère de la Défense qui passait au crible un scénario provisoire -, le film s'est attiré les foudres de l'extrême droite, d'associations représentant des harkis, des anciens combattants et des pieds-noirs.

Une douzaine d'intellectuels ont réagi en dénonçant le "retour en force de la bonne conscience coloniale".

dixit AFP.

les massacres de Sétif et Guelma le 8 mai 1945

Citation :

Aujourd’hui, alors que les débats continuent sur le nombre de victimes occasionnées par les colons, de 1 500 à 45 000 morts, la représentation diplomatique française en Algérie, en la personne de l’Ambassadeur Hubert Colin de Verdière, a pour la première fois depuis 1945 qualifié cet épisode, jusqu’alors resté « discret », de « tragédie inexcusable ».

le site Afrik.com revient sur cet épisode capital dans l'histoire de l'Algérie - et de la France !

Citation :

Sétif est pendant la période de l’Algérie française le symbolique fief des tous premiers nationalistes. Elle est la ville de Ferhat Abbas, figure clé de la revendication nationaliste modérée, dès 1943 avec son Manifeste du Peuple Algérien et qui deviendra le premier Président du Gouvernement Provisoire de la République algérienne (GPRA) en 1958. Le jour de l’armistice Fehrat Abbas est à Alger pour féliciter le gouverneur général Chataigneau (dont il est un intime) de la victoire des Alliées.

Il est arrêté dans d’étranges circonstances pour « complot contre la sécurité de l’Etat » par le directeur de la sécurité générale. C’est sans compter sur sa présence que, ce jour-là, des milliers d’Algériens musulmans se rassemblent pour fêter l’armistice et revendiquer du même coup l’indépendance de leur pays.

le site ci-dessus donne tous les détails et précise que le bilan des victimes est difficile à établir :

Citation :

Selon l’Ambassadeur de France en Algérie, qui s’est exprimé sur Sétif en février dernier, il y aurait eu entre 5 000 et 10 000 personnes tuées. Le gouvernement algérien reprend de son côté le chiffre de 45 000 victimes, avancé à l’époque par les nationalistes du Parti Pour le Peuple Algérien (PPA) de Ferhat Abbas.

Pour les chercheurs Rachid Messli et Abbas Aroua, du Centre de recherche historique et de documentation sur l’Algérie, « la plupart des historiens s’entendent sur le fait que 45 000 est un chiffre exagéré. Il serait plus réaliste de penser que le bilan humain se situe entre 8 000 et 10 000 morts ».

Sur le plan moral, le bilan est catastrophique comme allait le montrer la suite des évènements.

après lesmanifestations droitistes et extrêmes-droitistes contre le film de Bouchareb, celui-ci tient des propos raisonnables :

Citation :

« L’histoire algérienne est un matériel formidable pour le cinéma ! Il faut que le passé colonial soit débattu avec tout le monde ! Moi, j’encourage les pieds-noirs et les harkis à faire des films ! Il est bon que l’abcès soit percé. Mais je ne veux pas que Hors-la-loi soit un champ de bataille. »

La polémique née du film Hors la loi de Rachid Bouchareb repartira-t-elle de plus belle, lorsque, le 22 septembre prochain, le film sera projeté dans les salles de France ? Le CSA, lui, en est convaincu et, sensibilisé par l'association des rapatriés d'Algérie, Recours-France, il a réclamé aux dirigeants de France Télévisions d'organiser un débat.

France 2 avait prévu d'accompagner la sortie du film Hors la loi par la diffusion, le jeudi 23 septembre, d'un documentaire intitulé La Guerre secrète du FLN en France de Malek Bensmail. En effet, le vrai sujet du film ne porte pas sur les massacres de Sétif, mais sur la lutte fratricide à laquelle se sont livrés les deux mouvements indépendantistes algériens (FLN et MNA) sur le sol français et qui s'est soldée par la liquidation des musulmans refusant la lutte armée prônée par le FLN.

extraits du Point qui ajoute :

Citation :

L'intention dramatique [de Bouchareb] consiste au début du film à justifier la rage anticoloniale de ses héros. Il ne s'attarde pas sur les détails des massacres de Sétif (qui a commencé ? combien de morts européens, combien de morts musulmans ?) et en présente une version où son héros - Jamel Debbouze - assiste, en effet, à une boucherie anti-arabe. Cette version rapide des événements tragiques de Sétif n'est qu'une manière de tendre le ressort de l'intrigue.

Citation :

Quelques dizaines de personnes ont manifesté lundi à Marseille leur hostilité au film de Rachid Bouchareb "Hors-la-loi", à l'occasion de sa présentation en avant-première dans un cinéma de la ville, à l'initiative du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte-d'Azur (Paca).

Citation :

Images d'archives et témoignages poignants aborderont dans La blessure la difficile fin de la guerre d'Algérie pour les Harkis. Ce soir, la case documentaire Hors-série aborde un nouveau thème délicat dans La blessure : la tragédie des Harkis.

Dès 20h35, revivez ce qu'ont subi ces Français musulmans à la fin de la guerre d'Algérie en 1962. Abandonnés par la Métropole et massacrés par les Algériens du FLN, ils sont entre 20 000 et 50 000 à avoir souffert avant que l'armée française ne se décide à les récupérer. Encore aujourd'hui, la blessure de ces soldats salis par la France est immense.

la sortie du film ravive les anciennes blessures non cicatrisées...

juste un témoignage pour confirmer que cette blessure est toujours ouverte. J'ai travaillé avec une famille cette année, dont la mère n'avait jamais osé dire à son mari et à certains de ses enfants que son propre père était un ancien harki.
Secret de famille dévastateur......

J’ai vu hors la loi, et, en dehors de quelques scènes et des bidonvilles de l’époque, je n’ai pas été séduit, trouvant que le film tirait vers le spectaculaire (la liste des acteurs et figurants est interminable) et donnait des affrontements dignes de films de gangsters, avec fusillades, mitraillades etc.

L’interprétation de Jamel Debouzze rendait son personnage peu crédible, il semblait plus content d’être à l’écran que moi dans la salle. A noter aussi une blonde porteuse de valises qui paraissait aussi naturelle que dans un défilé de mannequins.

Le film est encadré par deux événements historiques : les manifestations de Sétif et celle de Paris du 17 octobre 1961.

La première donne un choc, puisqu’il s’agissait d’un guet-apens particulièrement odieux et violent, que contestent les historiens, la scène finale devient une charge dans le métro, assez vite expédiée car le film était déjà très long.

Un débat devait avoir lieu, mais l’historien retenu s’est lancé dans un parcours bibliographique et une démonstration de son idée phare : dans les années 70-80 la manifestation de Sétif était envisagée sous son aspect historique et très peu politique, alors que maintenant, malgré le recul qui devrait servir l’histoire, on en fait un enjeu politique, avec beaucoup d’inexactitudes, du moins dans son traitement pour le public.

Les lenteurs de l’exposé ont indisposé la salle, et des interventions houleuses sans grand intérêt ont succédé à des sortie bruyantes.