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| | Le temps qu'il reste, d'Elia Suleiman | |
| | Auteur | Message |
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rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Le temps qu'il reste, d'Elia Suleiman Mer 12 Aoû 2009, 04:45 | |
| Elia Suleiman l'auteur d 'Intervention divine, qui présenté en 2002 à Cannes, avait provoqué une violente polémique réalise le Temps qu'il reste clic ! - Citation :
- Suleiman pose un regard décalé, parfois poétique (un peu à la manière de Tati) et souvent plein d'humour sur une situation somme toute tragique, celle des « Arabes-Israéliens
tout l'article de la tribune. | |
| | | Seb pilier
Nombre de messages : 950 Date d'inscription : 26/02/2008
| Sujet: Le temps qu'il reste, d'Elia Suleiman Mer 02 Sep 2009, 16:06 | |
| Le temps qu'il reste, d'Elia Suleiman. Du réalisateur palestinien Elia Suleiman, certains avaient peut-être déjà vu Intervention divine, qui avait obtenu le Prix du Jury à Cannes en 2002. Le temps qu'il reste est de la même veine, c'est-à-dire qu'il essaie de trouver un ton décalé, absurde, ubuesque pour parler d'un pays - la Palestine - agitée par un conflit qui n'en finit pas. Peut-être ce film-ci, divisé en trois époques où il dépeint à la fois la vie de son père et la sienne, avec leur entourage , est-il plus personnel, plus autobiographique. Le parcours d'Elia et avant lui de son père est décrit par une suite de vignettes davantage que par une véritable continuité scénaristique, chaque moment constituant une saynète à part entière. Cela donne un certain manque de rythme qui peut dérouter le spectateur (j'ai trouvé que ce défaut était plus présent que dans Intervention divine). Toutefois, ce manque est compensé par l'abondance de moments forts, d'ingénieuses trouvailles visuelles. Le jeu d'acteur d'Elia Suleiman, qui traverse ses films à la manière de Jacques Tati ou de Takeshi Kitano, rend parfaitement ce sentiment d'absurdité qu'il veut exprimer. Son regard, s'il est quasi-impassible, exprime à la fois l'incompréhension et l'accablement. Et puis la scène où on le voit se préparer, les traits pleins de détermination, à sauter à la perche - Spoiler:
pour franchir le mur de l'apartheid
restera certainement comme une scène d'anthologie, à l'instar de la scène d'Intervention divine où l'on voyait "la femme" - incarnation de la sensualité orientale - désintégrer par son seul passage un check point israélien. En tout cas, il me semble qu'il faut soutenir le travail de cet artiste sensible et délicat qui a cherché - et trouvé- une manière très originale et non conventionnelle de parler d'un sujet hélas tragique. A noter que le recours à la dérision et à l'absurde n'est pas nouveau dans la culture palestinienne: il avait été illustré en littérature par le romancier palestinien Emile Habibi, auteur notamment des Aventures extraordinaires de Saïd le peptimiste; en revanche, il est plus nouveau dans le cinéma palestinien, même si on en trouve des traces dans plusieurs films récents. | |
| | | Nymphéa pilier
Nombre de messages : 1480 Age : 70 Localisation : Nord Date d'inscription : 28/12/2008
| Sujet: Re: Le temps qu'il reste, d'Elia Suleiman Dim 13 Sep 2009, 11:22 | |
| J'ai vu le film hier et je partage ton opinion Seb. J'apprécie cet humour décalé qui permet de traiter la situation palestinienne sans pathos ni furie, mais qui est d'autant plus percutant que l'absurdité y est sans cesse pointée. Ce qui laisse un sentiment de tragique, il n'y a pas d'issue à cette injustice. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Le temps qu'il reste, d'Elia Suleiman Dim 20 Sep 2009, 16:18 | |
| le temps qu'il reste
J'avais survolé vos articles pour ne pas trop en savoir, et je gardais l'idée d'une comédie.
C'est pourquoi le début m'a vite détrompé, avec ce climat d'oppression vécue dont on saura plus tard qu'il est le traumatisme d'origine, celui que le réalisateur traîne depuis longtemps comme un remords, dans un conflit qu'il n'a pas totalement assumé.
La scène initiale où on voit un taxi pris dans les intempéries - et un personnage quasi invisible en arrière plan, situe le film : qu'est devenue la guerre ? un enjeu mediatique ? une lacheté collective ? des prétextes à chamailleries et reconciliations dans le camp palestinien ? une bonne raison d'exil ? quelle image en donne le cineaste "qui ne sait plus où il en est" ??
le film met donc en cause le metteur en scène lui-même, avec son passé, et l'image qu'il doit donner du présent.
on pourrait citer beaucoup de scènes qui illustrent les attitudes, les enjeux, les compromissions.
les cadrages et les personnages figés dans des attitudes prennent sens quand on pense qu'il s'agit d'images rememorées par le metteur en scène.
Arbitrairement j'isole la scène de la chorale scolaire, sorte de conditionnement de l'enfance, et la présence de ce gros char dont la tourelle suit le jeune homme qui telephone dans la rue.
Un très grand film, travaillé et prenant. | |
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| Sujet: Re: Le temps qu'il reste, d'Elia Suleiman | |
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| | | | Le temps qu'il reste, d'Elia Suleiman | |
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