Mohsen et Hana Makhmalbaf.

Le cahier
de Hana Makhmalbaf avec Nikbakht Noruz, Adbolali Hoseinali

Un premier film qui évoque une jeune population d'Afghanistan traumatisée par les violences et des terreurs, avec le visage bouleversant de la petite Nikbakht Noruz.

Citation :

Les enfants y jouent aux gendarmes et aux cowboys, avec les mêmes bouts de bois que ceux avec lesquels tous les enfants du monde jouent, mais leur jeu reflètent leur environnement culturel, politique. Tout est montré, suggéré, rien n'est imposé dans ce film, et cela fait sa force.
Chacun pourra le lire différemment, mais j'espère que personne ne pourra oublier ces enfants, qui demain ne seront peut être plus jamais montrés autrement que l'arme à la main

Jean Labadie, distributeur du film.

LE CAHIER

La petite fille veut donc aller à l’école et on suit ses mésaventures pour se procurer le cahier obligatoire, puis pour trouver finalement, à travers mille difficultés, une école de filles.

C’est le premier film de Hana Makhmalbaf, et on peut lui reprocher de la lenteur, des scènes répétées, de jeunes acteurs figés, une intention didactique.

Toutefois cette fillette, avec son idée fixe d’aller à l’école, traduit une véritable préoccupation à laquelle on ne peut rester insensibles.

Dans ce décor dangereux (failles dans les montagnes) et inquiétant (rangées d’arbres, grottes et tunnels) la bêtise et la brutalité qui ont abouti à la destruction des gigantesques bouddhas, gangrènent les rapports humains.

Les garçons répètent les mots d’ordre obscurantistes contre l’occident, les femmes et la beauté, ils adoptent les comportements guerriers des adultes, sans qu’on sache - ni eux-mêmes, où s’arrêtent les jeux, de combats, de mauvais traitements et de lapidations simulées.

Les grottes sont des demeures obscures, il faut développer les écoles en plein air pour les enfants, et les hommes, mais surtout pour les filles et les femmes, ces grandes oubliées.

Les premières images sont symboliques : en Afghanistan les enfants sont physiquement et intellectuellement « entravés ».

Avec Massoumeh Naderi, Zohra Naderi, Azizeh Mohamadi, Ghorban Ali Naderi,...

Un fait-divers : A la suite d'un signalement, l'assistante sociale se rend dans une maison où sont sequestrées deux jumelles de 11 ans, fille d'une aveugle et d'un vieil homme qui entend les protéger de l'extérieur.

On regarde le coeur serré ce film iranien tourné par Samira Makhmalbaf à 18 ans, et qui lui valut à Cannes, en 1998, la caméra d'or.

C'est l éveil vers la liberté de ces deux gamines, gauches et timides, mais attachantes dans leurs tentatives de s'ouvrir à l'exterieur.

Tous les personnages sont filmés avec tendresse : les voisines, secourables mais fermes, le père lui-même, démuni et humilié, la mère repliée sur elle-même et dont on ne voit jamais le visage.

Il y a beaucoup de prisons : l'ignorance, la segregation sexuelle, le machisme traditionnel, les coutumes oppressantes, la pauvreté et l'absence d'horizon.

Ce film remarquable nous en fait prendre conscience, simplement et pudiquement, ce qui génère une forte émotion.

Je ne connais pas Hana Makhmalbaf (la soeur de Samira), mais jai vu plusieurs film de Mohsen Makhmalbaf , le pere de Samira!

Il a surtout attire l'attention avec le fameux (pour moi) film Kandahar - 2001.

Trailer