Agnès Varda

Pendant que certains s'echinent à parler de Miami Vice, je repense à Agnès Varda :

Les glaneurs et la glaneuse, film d'Agnès Varda.

C'est toujours un plaisir de voir un film d'Agnès Varda. Elle interroge le quotidien, en fait sortir la poésie, l'humour, et elle filme les gens avec tendresse.

A partir du tableau de Millet, les glaneurs, elle fait préciser ce qu'est le glanage : la récuperation sur le sol des restes non commercialisables, qu'il s'agisse d'épis de blé ou de pommes de terre oubliées. Le grapillage, c'est vertical : grappes de raisin ou fruits.

Est-ce bien légal ? mais parfaitement, et des propriétaires jouent le jeu. D'autres , non. On voit aussi les récupérateurs ! les laissés -pour-compte de la société, ils se nourrissent ainsi. Il y aussi de doux rêveurs, des contestataires de la consommation, des fouilleurs de poubelles, par besoin, pour l'art etc...

Eventail des pratiques, galerie de personnages.

Il en résulte un film de rencontres et de trouvailles, léger, humoristique, chaleureux aussi. Agnes Varda communique à ses films le charme de sa personnalité.

j'ai vu la suite : les glaneurs deux ans après
Agnès Varda a reçu plein de messages originaux souvent composés avec des objets recueillis de ci de là. Des témoignages aussi, chaleureux. Elle decide donc de rendre visite à quelques scripteurs, et ainsi on a d'autres rencontres fort interessantes.

Les qualités de contact et d'ouverture d'Agnés Varda font que les gens se confient à elle et acceptent de dire devant la camera des comportements personnels ou sociaux non admis voire condamnés. Il en resulte des echanges authentiques.

Les deux fils des glaneuses sont poursuivis : le fil humain des glaneurs (recupérateurs), et le fil artistique : la representation des glaneurs dans le sillage du tableau de Millet

A se pencher ainsi sans discrimination ni jugement sur autrui, la cineaste trouve des verités sur elle-même et sur sa création.

Bref, comme le dit une personne devant la camera,

Citation :

un film qui nous rend meilleur, et qui rappelle une verité essentielle : quels que soient le sexe, le statut social, l'origine ethnique, "

Oui, beaucoup d'émotions à travers Les Glaneurs, et à travers la manière dont cette réalisatrice-scénariste-actrice-dialoguiste nous fait percevoir notre monde en général dès qu'elle se met à en faire le tour avec sa caméra. Un véritable travail d'ethnologue. Elle se fait découvreuse de simples passants pour en faire des êtres si humbles dans leurs comportements presque associaux mais au timbre véridique. Des résistants à notre société de consommation détenant des trésors intelligents et universels (qu'est donc devenu cet homme de la gare Montparnasse qui donnait des cours d'alphabétisation?! -ici je lance un appel : AGNEEEES!!).
Mais j'ai moins apprécié le second volet (2 ans après) : le premier documentaire était tellement fort que j'ai mal apprécié par la suite qu'elle mette en scène sa propre intimité. Trop "tourné" sur elle-même. J'ai peur des redites qui ne renvoient pas direct aux personnages premiers. Mais sans doute est-ce sa manière de travailler, comme elle le fait récemment sur son île de Noirmoutier à travers L'Ile et elle. Je n'ai pas vu Les Créatures (1966) avec Piccoli et Deneuve (tourné sur la même île?) mais je me méfie un peu, pour préserver mon propre plaisir, des créateurs qui tournent en rond en ns donnant à voir leur propre nostalgie; j'ai l'impression qu'ils nous confine à une mode propre à notre époque et empreinte de nombrilisme (peut-être que je me trompe.

P-S : si vous avez vu d'autres documentaires ou films antérieurs de Varda donnez-moi les titres les plus significatifs ou pertinents (j'en ai besoin).

Adèle de http://lespetitescertitudes.blogspirit.com/

Pas toujours facile de tomber sur les films d'Agnes Varda ! j'ai revu récemment Cleo de cinq à sept, un film qui repose sur la rencontre de deux êtres angoissés dans l'attente d'une réponse.

Toujours pas vu opéra mouffe, ni mur-mures des films tournés vers le quotidien et la parole spontanée.

Le bonheur, une histoire d'adultère, était très beau. Agnès Varda avait fait sensation en habillant ses personnages avec des vêtements de monoprix ou prisunic. Il y a toujours, à mon sens, quelque chose de juste dans sa façon de présenter et de sentir. Je dis "juste", comme d'autres ont l'esprit "faux".

je n'ai pas du tout aimé l'article qui lui avait été consacré au mois de juin par Libération. un article insolent et facile, dénué d'argumentation. pfff !

"Sans toît ni loi" mérite aussi d'être vu et revu. J'aime bien son regard sur les gens, son absence de préjugés sociaux.

rotko a écrit:

"Sans toit ni loi" mérite aussi d'être vu et revu. J'aime bien son regard sur les gens, son absence de préjugés sociaux.

J'ai beaucoup aimé ce film, vu et revu et j'aime beaucoup Agnès Varda pour tout ce que tu dis et je l'ai entendu à plusieurs entretiens et on ressent une chaleur, un coeur chez cette femme, elle est fine, intelligente... humaine avec tout ce que cela peut signifier, une femme passionnante que l'on aimerait connaître personnellement et ce n'est pas souvent que j'ai ce sentiment.
Une belle personne .. dit-on ?

Utopie a écrit:

Une belle personne .. dit-on ?

Au sens moral, certainement ! quand on l'entend parler, elle rayonne. Elle a fait aussi un hommage plein d'amour à son mari Jacques Demy avec Jacquot de Nantes- que je voudrais bien voir, avec l'évocation des lieux de son enfance.
Une figure hors du commun dans le milieu cinématographique. Pas de recherche du spectaculaire.

sortie du DVD jacquot de Nantes film d'Agnès Varda sur l'enfance et la vocation de Jacques Demy.



Un petit garçon de huit ans en 1938, le fils d’un garagiste de Nantes et d’une coiffeuse à domicile, adore les spectacles de marionnettes que sa mère lui fait découvrir. Il voudrait faire du cinema, mais son père l'oriente vers la mécanique.

Histoire d'une vocation, avec le talent et l'amour d'Agnès Varda.

J'ai pu me procurer "Les Glaneurs" en DVD après beaucoup d'attente, il est devenu introuvable, je ne l'ai pas encore vu, j'attends un moment propice pour le savourer.

Pour Jacquot de Nantes :

Citation :

Pendant le mois de juin les dvd de JACQUOT DE NANTES commandés sur notre site seront dédicacés par Agnès VARDA

Un nouveau film d'Agnès Varda : Les Plages d’Agnès, évocation, des moments de sa vie.

Le film

Citation :

invite à un voyage au cœur de sa création, qui est aussi une promenade dans le demi-siècle écoulé. Elle y mélange tout: les époques, les lieux, les événements, la vie privée et l’existence publique. Elle cherche à y rendre compte du travail par nature intermittent de la mémoire, et signe une merveille d’imagination et de sensibilité aigue.

rue89.

Cette femme me plaît beaucoup !

> Vivement de pouvoir le voir, ça va être encore de la patience, je crois.

Les plages d'Agnès



Agnès Varda se met en scène au milieu d'extraits de ses films, d'images et de reportages.

rotko a écrit:

j'ai vu la suite : les glaneurs deux ans après

Selon l'agence reuters, le glanage devient le versant discret de la pauvreté

Citation :

Fin de marché à Belleville, quartier populaire de Paris. Parka noire et bonnet blanc, Yng fouille des cageots abandonnés par les maraîchers occupés à défaire leur stand.

Après une inspection en règle, un chou-fleur et quelques oranges à peine abîmés finissent dans son cabas usé. "Ce sera pour mon dîner", dit la jeune femme d'origine asiatique.

Près d'elle, un vieil homme en béret noir choisit deux mangues au fond d'un carton défoncé. Il dit avoir acheté un kilo de pommes à 50 centimes mais récupéré le reste du contenu de son panier.

Un peu plus loin, trois femmes s'invectivent en français et en arabe. "C'est à moi, c'est moi qui les ai ramassés", dit l'une, en serrant contre elle un sac d'où dépassent quelques poireaux. "Voleuse !", lui lance une autre.

Comme eux, des dizaines de personnes de tout âge récupèrent tout ce qui peut l'être avant l'arrivée des services de nettoyage. Ils y sont parfois invités par les commerçants.

"C'est cadeau, cadeau", annonce Ali avant de plier bagages. "Je donne, de toute façon c'est perdu", dit-il, tandis que deux femmes remplissent à la hâte des sacs en plastique bleu avant de disparaître rapidement, refusant toute conversation.

"Moi, c'est difficile, j'ai six enfants et mon mari est mort", dit une femme en foulard noir qui, comme les autres glaneurs interrogés, tient à garder l'anonymat.

A deux pas, une femme plonge le nez dans un bouquet de coriandre. "Je passais par là, je récupère ça mais je ne suis pas dans le besoin, contrairement à tous ces gens que vous voyez-là", dit-elle en s'excusant presque.

Champs et marchés ne sont pas les seuls lieux de glanage. Chaque soir à la nuit tombée, ils sont souvent des dizaines à venir récupérer fruits, oeufs et autres yaourts périmés jetés dans les containers à la fermeture des grandes surfaces.

J'ai vu aujourd'hui "Les Plages" moi qui ne connaissais pas beaucoup Agnès Varda ce fut une belle surprise
A 80 balais Agnès Varda raconte sa vie
On va des plages de Belgique,Sète,Cuba, Chine ,Amérique,et Noirmoutier.C'est elle qui parle et elle est de bonne compagnie
C'est un film intense ,très chargé,avec un peu de nostalgie et pas mal de gaieté
Dans son film elle fait des créations ;des installations et bricole beaucoup c'est une artiste
J'ai découvert une grand-mère attachante
J'en sors toute chose, c'était dense.

berne a écrit:

J'ai vu aujourd'hui "Les Plages"[...]

J'en sors toute chose, c'était dense.

oui, Berne, une personne vraiment attachante, comme tu dis.

les plages d’Agnès d’Agnès Varda,

Très beau film qui remonte à reculons sur sa vie et son métier, sa passion pour le cinéma, où elle entremêle ses souvenirs de bribes des films qu’elle a tournés, ou même qu’elle aurait voulu faire.

Comme toujours chez elle, c’est à la fois simple, créatif, ingénieux, tendre, émouvant et drôle. Les plages sont les endroits qu’elle chérit car elles lui rappellent ses émotions : dans le nord, en Belgique, à Sète (plutôt le port), en Californie ou à Noirmoutier. Ou les plages reconstituées pour les tournages.

J’ai beaucoup aimé ce montage-puzzle de ses réalisations et de ses souvenirs. Je regrette de n’avoir pas vu tous ses films : Jacquot de Nantes, murmures…

Elle sait filmer et parler avec chaleur - et pudeur, de ses amitiés et de ses amours ; les images sont de hommages aux personnes aimées : jean Vilar, Jacques Demy, ses parents, enfants, ses proches, ses voisins,

Elle irradie tous ceux qui l‘approchent, nous compris,

Agnès Varda est aussi une femme de convictions ; elle témoigne de son temps et des engagements qu'elle a su prendre.

Les glaneurs et la glaneuse, film d'Agnès Varda.

un article sur le glanage alimentaire dans la lignée du film d'Agnès Varda.

Agnès Varda recevra le 13 mai le carrosse d'or, trophée ouvrant la Quinzaine des réalisateurs à Cannes depuis 2002.

Ce prix, décerné par la Société des réalisateurs de films (SRF), distingue un cinéaste pour «les qualités novatrices de ses films, son courage et son intransigeance dans la mise en scène et la production».

Bon choix.

Chanti a écrit:

Cleo de 5 à 7 d'Agnès Varda, film nouvelle vague, et je l'ai vu en plus à l'époque !

un très beau film, fait d'attente et d'espoir.

L'image montre bien les deux personnages principaux : ils se rencontrent par hasard, et tous deux occupent le temps qu'ils ont à perdre, à parler, à se promener au parc Montsouris, dans un climat de comprehension, sinon plus.

Chacun a ses sujets d'inquiétude, et la fin du film le prouve de manière très sobre...

Beaucoup de délicatesse et de charme dans ce beau film d'Agnès Varda.

J'ai adoré aussi Cléo de 5 à 7.

Vous pouvez le voir en ligne.



J'ai une question pour vous: saurez-vous reconnaître le film muet intégré au film et surtout les acteurs ?

Spoiler:

Agnès Varda a participé à estuaire 2012 en installant un squat au dessus du mythique passage pommeray de Nantes.

On monte des escaliers de fortune - ou d'infortune, on passe devant des portes barricadées de planches en , et on débouche sur un galetas avec débris de briques et de stuc. Là dans un mechant calorifère, une télévision diffuse des propos de squatteurs qui retracent leurs itineraires.

En revenant, on a une vue en plongée sur le passage Pommeraye et les boutiques de luxe, et un regard latéral sur des articles de journaux nantais : squats évacués ou incendiés.

On ne saurait mieux évoquer le monde des sans logis, ces oubliés de notre société ....

Elle leur demande les solutions qu’ils trouvent pour se loger, pour vivre, pour survivre, pense l’aménagement d’un “squatt” en conséquence et y inscrit leurs visages et leurs paroles.

Il y a peu, j'ai visionné à nouveau le très beau, l'excellent film d'Agnès Varda "Jacquot de Nantes" . Un bijou ! J'en ressors chaque fois imprégnée avec l'amour de la vie en bandoulière ! Sans compter quelques nostalgies inévitables !