Patrick Rotman.

film documentaire 68, par Patrick Rotman.

J'ai regardé avec beaucoup d'intérêt ce film qui prenait de la hauteur par rapport aux évènements français, rapportés souvent avec beaucoup de parti-pris par la récente campagne présidentielle, et d'autres manipulations antérieures.

Rappeler l'atmosphère sur les campus americains, la lutte contre la guerre du Vietnam, la revendication des droits civiques, jeter un oeil sur les violentes manifestations de 67 au Japon, la répression étudiante au Mexique, d'autant plus brutale qu'il y avait l'imminence des jeux olympiques, dressait un tableau de la révolte ambiante, une aspiration à la paix, un rejet de l'autorité vécue comme un carcan.

La tchecoslovaquie, ses soubresauts, ses espoirs, la "normalisation", c'était le deuxième bras de la tenaille pour les évenements parisiens rapidement étendus à toute la France à cause d'un mécontentement social généralisé qui ne demandait qu'un déclic pour s'exprimer.

Un reportage qui montre de l'envergure, et pose la question du bilan.

je lance au hasard ces petites réflexions pour savoir ce que vous avez vu et pensé de ce film.

Les chansons, artistes et festivals de musique de l'époque représentaient le versant hédoniste. Indéniablement un courant nouveau qui veut mettre au rencart la génération précedente.

J'ai bien aimé cette vue en hauteur et ne pas centraliser sur la France !

Pour le bilan ... en faut-il un, il n'y a pas toujours de morale à une histoire. Je pense que cela a permis une petite avancée mais ce n'était pas la première et comme rien est acquis ...

quelques mots de Patrick Rotman

Citation :

on ne peut pas comprendre Mai 68 si l'on n'observe pas ce qui s'est passé dans les différents pays.

Citation :

-quelle est la specificité du mai français ?

- Il debouche très vite sur des grèves massives. Son originalité par rapport aux autres mouvements tient à c elien très fort entre la révolte étudiante et la crise sociale et politique. L'un des acquis de Mai 68 est, par exemple, la reconnaissances des sections syndicales à l'intérieur des entreprises [...] l'abaissement du droit de vote à 18 ans ou de nouveaux droits pour les femmes

Citation :

- Peut-on dire avec Nicolas Sarkozy qu'il faut "liquider" l'héritage de Mai 68 ?

- Dire cela est une escroquerie intellectuelle.

sur le film, c'est ici.
Pour vos avis , renseignements et impressions c'est là

J'ai vu ce docu il y a quelques semaines sur la télé belge. Il offre une belle vue d'ensemble de tous les mouvements de révolte qui ont secoué le monde en 1968. La répression de la révolte à Mexico pour nettoyer le terrain quelques semaines l'ouverture des Jeux Olympiques (300 morts) rappelle évidemment une situation toute récente.

Le documentaire montre aussi comment toutes ces révoltes ont été réprimées d'une manière ou d'une autre. A la fin, la musique semble être l'un des seuls lieux où la révolte peut pleinement s'exprimer.

je ne connais pas les dates précises, mais la comedie musicale Hair que je croyais célèbre à cause de danseuses devetues, reflète un mouvement de contestation militaire que je ne soupçonnais pas.

Grâce à google, je trouve hair date de 1967.

je l'ai vue il ya deux ou trois ans à la télé, et c'était une vraie decouverte de son caractère subversif

Citation :

leurs couplets révolutionnaires – contre la guerre du Viêt-nam, d’abord, mais aussi pour le mélange des races, des sexes, des drogues et des plaisirs. La jeunesse américaine va rapidement adopter comme emblème ce concentré poétique et explosif de l’air du temps, qui devient en même temps un objet de haine pour la frange la plus conservatrice de l’opinion

A la fin du film de Rotman, on voyait/entendait une chanteuse, non nommée : qui était-ce ?

rotko a écrit:

A la fin du film de Rotman, on voyait/entendait une chanteuse, non nommée : qui était-ce ?

Tu veux dire vraiment tout à la fin ? Janice Joplin.

Janis Joplin, oui, je trouve sa photo :



morte d'une overdose d'heroïne en 1970 dit wikipedia.

Merci Alain, pour moi, il n'y avait de Joplin que Scott, le roi du rag-time

Zut, je n'ai pas de TV et j'ai oublié de demander à quelqu'un de m'enregistrer ce documentaire ...
Je vais regarder dans les archives sur le net (TV belge ou française) si je parviens à le trouver.

Avec un peu de chance, on l'aura en rediffusion sur Arte ou sur la 5 en mai.

Si j'ai bien compris, vous êtes tous des "post 68" ?

J'avais 22 ans..., en province...
Je n'ai pas "fait" les barricades, mais je peux vous assurer que beaucoup de choses ont changé, surtout pour les femmes , après....

Nous avions été élevées pour être comme nos mères: se marier, enfanter, s'occuper de son foyer et...y rester.

Même si nous pouvions "faire des études", c'était ,dans l'esprit de nos parents, surtout pour trouver un mari l


Savez vous que les classes de terminales de lycée n'ont été mixtes qu'en 1964 ?

Que les familles et les affaires étaient dirigées non pas par nos parents, mais par nos grands-parents ?

D'ailleurs , c'est la génération de nos parents qui a le plus "souffert" de 68, les vieilles dames comme ma mère (85 ans) mettent tous les malheurs du monde sur "la faute à 68"

Luca a écrit:

(sur la 5) la 2e partie du terrible film de Patrick Rotman, Les Survivants. Œuvre plus que nécessaire, en ce moment, pour ne pas oublier la nature exacte de l'extrême droite.

les survivants ?

je croyais qu'il s'agissait du cannibalisme des rescapés d'un accident d'avion explique un peu...

rotko a écrit:

les survivants ?

je croyais qu'il s'agissait du cannibalisme des rescapés d'un accident d'avion explique un peu...

D'une certaine manière, ça parle bien de cannibalisme, mais pas le même.

Les Survivants est un documentaire réalisé par Patrick Rotman et diffusé pour la première fois en 2005.

Ce documentaire est consacré aux rescapés des camps de déportations nazis. Le film est composé de témoignages et d'images d'archives sur les camps de concentration et d'extermination. Il rend essentiellement compte des derniers mois des camps, en 1944-1945, des marches de la mort, de la libération des prisonniers et de leur retour en France

Ida n’a pas quinze ans, lorsque par miracle, sur la rampe de Birkenau, elle prend la "bonne" file. Violette, séparée à la descente du train de son père et sa mère qu’elle ne reverra plus, vient d’avoir dix-huit ans lorsqu’elle pénètre dans le camp d’Auschwitz. Isabelle, quinze ans, est sauvée par un déporté qui lui dit d’aller à gauche au bout du quai…

Ce sont des survivants, quelques survivants, les uns « déportés raciaux » selon la terminologie de ce temps, les autres "politiques" et parfois les deux ensemble, juif et résistant, résistant et juif. Soixante ans après, les mots issus d’une mémoire intacte, étonnamment précise, racontent ce que furent pour eux, du printemps 1944 au printemps 45, les derniers mois des camps dans cette période d’agonie du IIIème Reich.

Ces paroles de survivants disent l’indicible, la souffrance extrême. Ils racontent encore la difficulté de parler au retour et encore plus le refus des autres d’entendre. Leurs voix se sont fondues dans la longue complainte des malheurs de l’après-guerre. Soixante ans plus tard, ils parlent.

Témoignages et images terribles.