Zeina Abirached, je me souviens

Zeina Abirached raconte la guerre civile libanaise à hauteur d'enfant.




Libanaise, Zeina Abirached est née à Beyrouth en 1981. Elle vit actuellement entre Beyrouth et Paris. Après des études à l’Académie Libanaise des Beaux arts (ALBA), elle a suivi un cursus spécialisé en animation à l’ Ecole Nationale des Arts Décoratifs de Paris. Elle est l’auteur de [Beyrouth] Catharsis, 1er prix du festival de bande dessinée de Beyrouth en 2002 et du « livre-objet » 38 rue Youssef Semaani

à suivre

Peu de texte dans « je me souviens » où multiplier le nombre des voitures exprime l’embouteillage, où des remarques sur la nécessité de changer le pare-brise témoignent des coups de feu. Ainsi est-on plongé, par des notations sobres, dans un climat de guerre vécue au quotidien.

De petites notations d’humour sur un coiffeur intolérant devant les chevelures fournies, ou les coups de téléphone des voisins indisposés par un fort volume musical - ils supportent pourtant les explosions ! - s’achèvent sur un « je me souviens de Georges Perec », bien conforme à son esprit.

je me souviens Beyrouth
et
Mourir partir revenir c'est le jeu des hirondelles

sont des bandes dessinées que je vous recommande.

L'auteur est née en 1981 à Beyrouth et a vécu ses neuf premières années dans un contexte de guerre. Elle se revendique de David B




et de Tardi ;

Elle est venue en France pour exercer son métier de graphiste, vu qu'il n'y a pas de tradition de BD au Liban.

Elle s'est livrée à un travail de mémoire, parfois recomposée, dans la tradition de georges Pérec, avec mention de souvenirs personnels (ainsi "la nuit passée à l'école") et la mention d'oublis qui lui paraissent maintenant étonnants : comment a-t-elle pu oublier le jour de la fin de la guerre ?

Ces oublis sont materialisés par des pages noires dans son album.

Le titre de partir revenir, c'est le jeu des hirondelles vient d'un grafitti sur un mur du quartier habité par Zeina Abirached. Ses albums évoquent bien cette vie resserrée par les remparts de sacs de sables qui transformaient les rues en impasses.

Le petit groupe des habitants devenait ainsi un microcosme, avec sa solidarité, des initiatives, de petits faits comiques ou des regards moqueurs, l'evocation aussi de personnages disparus.