Ah! j'adore l'univers du profond et ténébreux Sorel.
En voici un que j'ai beaucoup apprécié:
"Mother" que Guillaume Sorel signe indépendant en 2000 (souvent associé à Dieter notamment pour Typahon). Sorti en 2004 chez Casterman.
Mother est une histoire de vampires où la figure de la mère castratrice est donnée en énigme jusqu'à la fin des deux albums.
Les visages sont tranchés au couteau, expriment une douleur, une déroute ou une détermination profondes. L'histoire est également bâtie sur la production artistique du jeune fils, production chaotique qui est n'autre qu'un effet palimpseste de son identité éprouvée.
Beaucoup de clairs-obscurs utilisés, d'images données par bribes nous laissent indécis sur la réalité des faits et"l'enfer glacé" de William, héros et victime de son histoire à la fois, conjugue tragédie et extrême violence tout à la fois. La mère de William se mue-t-elle rééllement en vampire auprès de son fils?
Des parti-pris graphiques font se distinguer deux univers: celui de William à l'hopital psychiatrique; celui de ses songes et crises de paranoïa au surréalisme inquiétant, procédés qui accentue l'écart entre ces deux espaces-réalités.
Univers psychopathique dans lequel le phénomène de vampirisation peut être une métaphore de certains rapports filiaux.