Hélène Berr

Hélène Berr, Journal, 1942-1944, Tallandier -

Citation :

Il y avait sûrement en 1942 des après-midi où la guerre et l’Occupation semblaient lointaines et irréelles dans ces rues. Sauf pour une jeune fille du nom d’Hélène Berr, qui savait qu’elle était au plus profond du malheur et de la barbarie , mais impossible de le dire aux passants aimables et indifférents. Alors, elle écrivait un journal.

Avait-elle le pressentiment que très loin dans l’avenir, on le lirait ? Ou craignait-elle que sa voix soit étouffée comme celles de millions de personnes massacrées sans laisser de traces ? Au seuil de ce livre, il faut se taire maintenant, écouter la voix d’Hélène et marcher à ses côtés. Une voix et une présence qui nous accompagneront toute notre vie.

Note de Patrick Modiano qui a préfacé cet ouvrage.

Citation :

Une jeune fille marche dans le Paris de 1942. Et comme elle éprouvait dès le printemps de cette année-là une inquiétude et un pressentiment, elle a commencé d’écrire un journal en avril. Plus d’un demi-siècle s’est écoulé depuis, mais nous sommes, à chaque page, avec elle, au présent. Elle qui se sentait parfois si seule dans le Paris de l’Occupation, nous l’accompagnons jour après jour. Sa voix est si proche, dans le silence de ce Paris-là…

voir la préface de modiano en entier et quelques photos.

Je me suis trouvée happée par ce journal .Hélène Berr est une personne très attachante née dans une famille juive qui vit loin de toute judéité .Elle aurait pu être sauvée ,ne pas porter l'étoile et se cacher mais elle choisit tout le contraire ,elle porte l'étoile par respect pour ceux qui la portent et ne se cache pas ,au contraire elle va dans des associations juives pr s'occuper des orphelins .Elle est au courant de tout et l'écrit dans son journal parce qu'elle sent que son devoir est de témoigner .Elle est brillante ;romantique, morale,aurait pu être un grand écrivain . Quel gâchis ...;

Modiano dit qu'elle aurait pu devenir une Katherine mansfield française, je suis bien d'accord.
Ce Journal est infiniment triste
mais il faut retenir plusieurs choses importantes,
c'est que pour Hélène Berr, le juif est avant tout un homme, non une race, non une religion. C'est un principe fixé durant la Révolution Française (ce qui me conforte dans l'idée que la politique ça ne sert à rien, puisque tout est toujours remis en question pour servir les intérêts du plus petit nombre) et qui aujourd'hui est encore remis en question.
Que cette habitude qu'ont les juifs de se ghettoiser entre eux a servi et sert encore les intérêts des extrémistes de tout bord.
Que cette jeune fille était clairvoyante
malgré tout, la question que je me pose depuis toute petite je la retrouve dans ces pages. J'ai un papi qui a été résistant, qui a donné sa jeunesse et ses amis pour lutter... Mais faut-il rester pour résister et peut-être mourir, ou faut-il s'enfuir, comme on le demande au père d'Hélène quand la Gestapo l'arrête ? Pour Hélène c'est une question de fierté, de dignité, mais à l'opposé c'est également la vie et celle des siens qu'on sacrifie...

Une amie me l'a prêté parce que c'était préfacé par Modiano, et qu'elle avait beaucoup aimé, mais bon; je me suis arrêté page 220, j'avoue y avoir été assez insensible

C'est marrant parce que c'est la préface de Modiano qui m'a laissée carrément insensible...