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| | Bernard du Boucheron | |
| | Auteur | Message |
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bertrand-môgendre pilier
Nombre de messages : 435 Age : 68 Localisation : ici et là Date d'inscription : 30/07/2006
| Sujet: Bernard du Boucheron Mer 24 Jan 2007, 11:00 | |
| Cours serpent de Bernard du Boucheron
reliquat des damnés
Missionné par le Cardinal Archevêque Einar Sokkason, l'abbé Montagnus, doit visiter le peuple de Thulé, plus au nord que le nord limite des terres habitées. L'aventure se passe au quatorzième siècle, et l'expédition doit se réaliser avec la construction d'un navire "court serpent" suffisamment souple pour résister aux froids polaires, et ne pas se faire broyer par les glaces articales. Le voyage se révèle être de l'ordre de l'épopée, tant les conditions difficiles conduisent l'équipage jusqu'aux limites de l'humainement supportable. Tout devient impossible : naviguer, ramer, survivre, et surtout retrouver la route pour atteindre la destination. La cathédrale, monument érigé à la gloire de Dieu, sise dans un pays aride recouvert par la neige dix mois sur douze, ressemble plus à un vaisseau fantôme. Elle flotte, isolée aux fins fonds d'un fjord, tout aussi identique à la foultitude des fjords retirés, encastrés entre les monts et les falaises inhospitaliers.
Une fois le décor planté, l'auteur relate les faits, sous forme d'un rapport. Telle une "chronique de la mort annoncée" de Marquez, nous savons dès le début combien la tâche de cet abbé est voué à l'échec. Et ce constat nous incite à rapprocher cet ouvrage du film "Mission", au travers duquel Roland Joffé montre les ravages des missions religieuses, sous prétexte de civiliser les sauvages, en prêchant la bonne parole. En fin de compte, l'ordre donné par le cardinal, n'était il pas de prendre des nouvelles de sa famille si lointaine ?
Bernard du Boucheron emploie avec justesse, une palette de vocabulaire agréable à découvrir, qui pèse néanmoins tout au long du récit répétitif. Quant aux descriptions d'horreur qu'il révèle, passé le cap des hauts le cœur premiers, elles deviennent coutumières à tel point qu'il faut se demander si la misère est synonyme d'abandon d'humanité ?
Ce livre est un travail remarquable tant au niveau de la langue qu’au niveau de l’enquête historique nécessaire à sa rédaction. L’aventure relatée reste pourtant terne et sans rebondissement. | |
| | | bertrand-môgendre pilier
Nombre de messages : 435 Age : 68 Localisation : ici et là Date d'inscription : 30/07/2006
| Sujet: coup de fouet de Bernard du Boucheron Mer 24 Jan 2007, 11:10 | |
| Coup de fouet, de Bernard du Boucheron.
Comme il a fière allure, ce monsieur de Waligny, chasseur émérite, à qui l’arrogance de sa prestance n’a d’égale que la fougue capricieuse de son étalon, l’indomptable Diamant Noir. Cavalier têtu et monture sauvage s’accordent à merveille quant il s’agit de briller lors des chasses à courre, organisées dans les années mille neuf cent dix, par Monsieur le Comte. « Coup-de-fouet », le piqueux, (Jérome Hardouin) « coup-de-fouet » le malin, veneur fin limier devenu par sa réputation d’homme rusé, débusqueur de gros gibier, et tout à la fois coureur des dentelles frivoles, portées par la jeune Aella, promise (dû à la noblesse de son rang), au mariage de raison avec Waligny. Aella, jeune aristocrate ambitieuse, avide de pouvoir et de chair virile, trouve auprès des deux rivaux, les complémentarités de sa quête de vie facile, insouciante et légère. Dès lors, les trois personnages principaux de ce roman, se guerroient méthodiquement, à coup de mots fourchus, de défis vantards (on peut dire viandard aussi), ou de hardiesses bon-enfant. Seul l’appel de 1914, calme les esprits. Face aux réalités de la boucherie humaine organisée, les cavaliers enrôlés dans le même bataillon, n’ont pour seul soucis, que celui de sauver la patrie de l’envahisseur teuton, à coup de charges héroïques ou folles, à l’aide de leur sabre, arme bien dérisoire, sous la mitraille ennemie. Le piqueux « coup-de-fouet » sous les ordres du lieutenant Waligny, brillera encore par sa hardiesse au combat, mais à quel prix ! Le réputé vaillant Waligny gagnera la main de sa promise, mais à quel prix ! Du Boucheron est un auteur atypique dans le roman contemporain. Ce récit, « coup-de-fouet » est une louange à la gloire de l’homme, héroïque combattant, porteur de valeurs sacrées, le genre de mâle guerrier qui indispose les pacifistes, scandant les appels au dialogue et à l’intelligence des peuples désarmés. Ne cherchez pas la tendresse de la romance, car ici l’odeur de musc sauvage règne, enivre les intrigants. La femme est reléguée une fois de plus (tout comme dans Court serpent, son premier roman), à son rôle méprisant de compagne dévouée aux services du mâle dominant. Cette maîtresse sournoise, tireuse de ficelles, envisage d’asservir le faible avec le dédain d’une femelle en chasse. Les mots de vocabulaire utilisés par du Boucheron, calfeutrent ce roman dans un univers particulièrement intrigant, rendant l’aventure agréable (dans le sens du dépaysement), pour ceux qui aiment la langue française. Nous sommes invités dans le monde pédant des gens oisifs, exploiteurs de manants, humiliant gueux et roturiers, ripaillant sans scrupules à l’insouciance du mieux vivre en s’amusant. Une bonne leçon de français. Même si le sujet m’indispose, tant je répugne l’excès de violence qu’expriment ces chasses à courre, je dois avouer qu’une fois de plus, je suis tombé sous le charme de cet écrivain. Chaque situation dépeinte avec justesse, nous entraîne dans l’action, le mouvement. Le bruit accentué de couleurs sanguines mêlé aux odeurs pittoresques des combats corps à corps, rendent le livre vivant, presque bondissant (mais là, il faut s’accrocher pour le parcourir). Oui il faut s’accrocher pour rentrer dans l’histoire, pour y décrypter ce langage peu habituel, et c’est d’ailleurs ce qui fait son charme, ou plutôt non, sa Force ! Il n’est de nature domptée que celle qui oblige l’homme à courber l’échine (bertrand-môgendre) | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Bernard du Boucheron Jeu 18 Nov 2010, 11:00 | |
| Salaam la France chez Gallimard J'étais arrivé à Alger en janvier 1954. Frais émoulu de la faculté de médecine, avec pas assez de diplômes et trop de prétention pour "visser ma plaque" en métropole et y attendre le patient. En envoyant un dossier au ministère de la Santé j'avais décroché un poste de médecin de bled. Le supplément colonial me permettrait de vivre ".
Sitôt débarqué. Frédéric, jeune Francaoui sans attaches ni préjugés, remarque ce que la plupart des colons refusent de voir : l'Algérie est bouillante de haines prêtes à déborder. Le pays monte inexorablement vers la guerre.
Trois femmes d'origines, d'âges et de milieux divers vont permettre à Frédéric d'accéder à une vraie connaissance de la vie. On retrouve ici la violence sèche, les phrases en coups de fouet qui sont la marque de Bernard du Boucheron. Son tableau de l'Algérie à la veille de l'insurrection n'épargne ni les colons ni les colonisés. La guerre amoureuse, décrite avec une ironie féroce, ne paraît pas moins impitoyable. - Citation :
- L'arrogance et la haine d'une société sous tension qui agonise
dixit Ouest-France. | |
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| Sujet: Re: Bernard du Boucheron | |
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| | | | Bernard du Boucheron | |
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