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| | Samuel Beckett | |
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+7LeVoyageur rotko Genji Utopie Marie kiss la joue Seuguh coline 11 participants | Auteur | Message |
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coline pilier
Nombre de messages : 3986 Date d'inscription : 04/01/2006
| Sujet: Samuel Beckett Dim 08 Jan 2006, 15:46 | |
| "MOLLOY"« Les mots vous lâchent, il est des moments où même eux vous lâchent » a écrit Samuel Becket.Et pourtant… Pourtant tous les personnages de Beckett se définissent essentiellement par la parole,jusqu'à l'épuisement, jusqu'au dernier souffle. Ces voix n'ont rien à dire, et pourtant elles le disent, et du fait qu’elles n’ont rien à dire, elles ne semblent jamais épuiser un sujet qui, s'il a existé, s'est épuisé dès le début. La voix pourrait se taire, laisser place au silence mais ce serait abandonner avant d’avoir tenté d’épuiser toutes les issues. Alors son histoire, c'est Molloy qui nous la raconte. Avec ses hésitations et le flou propre au regard qu’on porte sur soi. Un peu de la folie et de l'ironie propres à Beckett aussi. Nous cheminons aux côtés de ce presque vagabond, au gré des méandres de son esprit aussi tortueux que son langage. Molloy erre à la recherche de quelque chose, sa mère peut-être, (mais il l’a déjà atteinte lorsque le livre commence ! “Je suis dans la chambre de ma mère. C’est moi qui y vis maintenant.”) C’est en quête de lui-même qu’est parti Molloy en fait…Et cette quête est jalonnée d'aventures absurdes, grotesques, triviales. Jamais gratuites. “Quand j'ai écrit la première phrase de Molloy, je ne savais pas où j'allais a dit Beckett.. Et quand j'ai achevé la première partie, j'ignorais comment j'allais continuer. Tout est venu comme ça. Sans rature. je n'avais rien préparé. Rien élaboré. » Molloy est borgne, sale, il lui manque des dents, une jambe, il est en permanence gêné par sa vessie, il se traîne sur ses béquilles. Il n'a pas de mémoire et doit sans cesse chercher, inventer, s'inventer, parler, alors que, parfois, il ne sait même plus son nom. Il n'a qu'une idée vague de sa propre identité et de sa situation. Sur «une route d'une nudité frappante» commence l'errance qui constitue la trame de ce monologue, émaillé de «peut-être», «je ne sais pas» et «je crois». On n’apprend son nom, Molloy, que lorsqu'il se le rappelle soudain à la trente-deuxième page, alors que son attitude étant suspecte, il est interrogé par la police. Il passe la nuit suivante dans un fossé humide : «je dis cette nuit, mais il y en eut plusieurs peut-être. Trahissons, trahissons. La traître pensée.» Le récit, composé d'un seul paragraphe, est constitué des souvenirs très lacunaires du narrateur, Difficile d'entrer dans ce roman tant l'écriture surprend :elle est "d'une seule traite" et bouscule la syntaxe. Pourtant quels délices à vaincre cette difficulté première. Une fois accoutumé, Molloy ne nous quitte plus tant est obsédant le style et truculente la verve du personnage . “Molloy (publié en 1951) est divisé en deux parties de longueur sensiblement égale, écrits à la première personne par deux narrateurs distincts. Si Molloy cherche sa mère, Moran cherche Molloy. Une histoire en parallèle où la recherche se transforme là encore en errance. Le second narrateur, Jacques Moran, est un «agent» dont l'existence paisible, qu'il mène entre son fils adolescent, sa gouvernante et ses poules, est perturbée par un messager porteur d'un ordre de mission donné par un certain Youdi. Sa mission, partir à la recherche de Molloy, prend la forme d'une succession d'épreuves pour cet homme à l'esprit étroit et méthodique qui perd peu à peu son assurance. Il est soudain atteint d’une douleur aux genoux, et souffre, comme Molloy, auquel il s’identifie, d’une difficulté grandissante à se déplacer, mais aussi par divers tourments. C’est le livre de la solitude, du vagabondage d'un être presque privé de vie, dont le corps n’a qu’une dérisoire réalité. Dans « Watt »apparaissait pour la première fois la figure du « clochard » qui parcourra toute l’œuvre de Becket. A travers lui, il explore la condition humaine, c’est à dire, la déchéance humaine, l’exil, et l’importance de la langue par rapport à l’existence. Molloy reste un livre majeur dans l'oeuvre Samuel Beckett. | |
| | | Seuguh pilier
Nombre de messages : 2575 Age : 46 Localisation : Bruxelles Date d'inscription : 17/05/2006
| Sujet: Re: Samuel Beckett Lun 14 Mai 2007, 18:11 | |
| Premier Amour, 1945, éditons de Minuit Il s'agit d'un court monologue (56 p.) où le narrateur, une espèce d'excentrique sans-logis de 25 ans, rencontre une fille, qui vient (et ça l'ennuie) tous les soirs s'asseoir à côté de lui, et chanter... Assez bizarre comme récit, bizarre, sauf la dernière phrase. On y trouve aussi une épitaphe (est-elle sur sa tombe ?) : - Citation :
- Ci-gît qui y échappa tant
Qu'il n'en échappe que maintenant Ca m'a bien plu comme première lecture de cet auteur, mais je ne lirais pas cela tous les jours, cela me rendrait fou à proprement parler | |
| | | Marie kiss la joue Animation
Nombre de messages : 2576 Age : 36 Localisation : Rennes/Paris Date d'inscription : 03/04/2007
| Sujet: Re: Samuel Beckett Mar 15 Mai 2007, 08:54 | |
| Je n'ai pas lu Molloy, juste En attendant Godot (étudié l'an passé) et Fin de partie : assez terrifiant, absurde bien entendu...Un théâtre qui, comme celui de Ionesco, me fascine littéralement... Mais on est encore davantage au bord de la folie chez Beckett, je trouve. | |
| | | Marie kiss la joue Animation
Nombre de messages : 2576 Age : 36 Localisation : Rennes/Paris Date d'inscription : 03/04/2007
| Sujet: Re: Samuel Beckett Jeu 24 Mai 2007, 14:38 | |
| Je viens d'emprunter Malone meurt; quelqu'un l'a lu ? | |
| | | Utopie pilier
Nombre de messages : 11113 Date d'inscription : 12/06/2006
| Sujet: Re: Samuel Beckett Jeu 24 Mai 2007, 14:42 | |
| Non Marie, j'aime beaucoup Beckett et j'attends ton sentiment sur ce titre ! | |
| | | Genji pilier
Nombre de messages : 205 Date d'inscription : 07/06/2009
| Sujet: Re: Samuel Beckett Mar 16 Juin 2009, 19:33 | |
| "Premier Amour" est plein d'humour, humour avec lequel on est connecté ou pas. Peut-être faut-il le lire à différents âges, moi je l'ai lu* à différentes époques de ma vie et je l'ai compris après un sérieux nettoyage. J'adore ce livre et je l'offre volontiers. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Samuel Beckett Mer 17 Juin 2009, 05:59 | |
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| | | LeVoyageur pilier
Nombre de messages : 103 Date d'inscription : 26/07/2009
| Sujet: Re: Samuel Beckett Mer 26 Aoû 2009, 20:33 | |
| Dans la série "ouah ça fait du bien de relire ça !", voici un extrait de "Watt" de Beckett:
“Car Vincent et Walter n’étaient pas les premiers, hé non, mais avant eux il y avait Vincent et un autre dont j’oublie le nom, et avant eux il y avait cet autre dont j’oublie le nom et un autre dont j’oublie le nom aussi, et avant eux il y avait cet autre dont j’oublie le nom aussi, et un autre dont je n’ai jamais su le nom, et avant eux il y avait cet autre dont je n’ai jamais su le nom et un autre dont Walter ne se rappelait pas le nom, et avant eux il y avait cet autre dont Walter ne se rappelait pas le nom et un autre dont Walter ne se rappelait pas le nom non plus, et avant eux il y avait cet autre dont Walter n’a jamais su le nom et un autre dont même Vincent ne pouvait se remémorer le nom, et avant eux il y avait cet autre dont même Vincent ne pouvait se remémorer le nom et un autre dont même Vincent ne pouvait se remémorer le nom non plus, et avant eux il y avait cet autre dont même Vincent ne pouvait se remémorer le nom non plus et un autre dont même Vincent n’a jamais su le nom, et ainsi de suite, jusqu’'à ce que toute trace se soit perdue, en raison de la brièveté de la mémoire humaine, l’un évinçant toujours l’autre, si l’on peut parler d’évincer, tout comme vous vous m’avez évincé moi, et Erskine Walter, et moi Vincent, et Walter cet autre dont j’oublie le nom, et Vincent cet autre dont j’oublie le nom aussi, et cet autre dont j’oublie le nom cet autre dont je n’ai jamais su le nom, et cet autre dont j’oublie le nom aussi cet autre dont Walter ne se rappelait pas le nom, et cet autre dont je n’ai jamais su le nom cet autre dont Walter ne se rappelait pas le nom non plus, et cet autre dont Walter ne se rappelait pas le nom cet autre dont Walter n’a jamais su le nom, et cet autre dont Walter ne se rappelait pas le nom non plus cet autre dont même Vincent ne pouvait se remémorer le nom, et cet autre dont Walter n’a jamais su le nom cet autre dont même Vincent ne pouvait se remémorer le nom non plus, et cet autre dont même Vincent n’a jamais su le nom, et ainsi de suite, jusqu’à ce que toute trace se soit perdue, à cause de la vanité des espérances humaines.” | |
| | | Old Bull Lee pilier
Nombre de messages : 38 Date d'inscription : 12/09/2009
| Sujet: Re: Samuel Beckett Lun 21 Sep 2009, 23:21 | |
| J'avais déja lu sa célebre pièce "En attendant Godot" dont le titre me fascinait, tout autant que son auteur... (en fait, pour la petite histoire, cette fascination étrange existe depuis le jour où j'ai découvert que Samuel Beckett n'était pas seulement le nom du héros de Code Quantum ) Ensuite Malone meurt m'est tombé entre les mains... avant de me tomber des mains. Il faut dire que la littérature de Beckett (comme pour la plupart des écrivains Nouveau roman) est plutôt atypique et sa lecture peut en devenir poussive par moments, néanmoins sa "mythologie" faite de clochards et de types plutôt paumés m'interesse énormément, ainsi que ses procédés littéraires... Du coup je crois que je vais tenter de le relire. J'en reparlerai peut-être ici... | |
| | | LeVoyageur pilier
Nombre de messages : 103 Date d'inscription : 26/07/2009
| Sujet: Re: Samuel Beckett Mar 22 Sep 2009, 17:28 | |
| - Old Bull Lee a écrit:
- la littérature de Beckett (comme pour la plupart des écrivains Nouveau roman)...
Désolé mais Samuel Beckett n'a rien a voir avec le nouveau roman, mais alors vraiment vraiment vraiment rien à voir, et ce n'est pas parce qu'il était publié aux éditions de Minuit, comme Alain Robbe-Grillet, Nathalie Sarraute, Claude Simon etc... qu'il faut l'assimiler à ce mouvement plutôt caractérisé par une écriture franchement froide et cliniquement descriptive, pour ne pas dire totalement dépourvue de la moindre émotion humaine... - Old Bull Lee a écrit:
- et sa lecture peut en devenir poussive par moments
"poussive" n'est certainement pas le terme qui convient en ce qui concerne Samuel Beckett, au contraire son écriture a toujours été très innovante (cf.l'extrait de texte de mon précédent post, que je n'ai certainement pas mis là pour m'en moquer), et d'avant-garde, tout en devenant de plus en plus exigeante, voire minimaliste, pour finir réduite à son essentiel, un peu à la manière des sculptures de Giacometti. (d'ailleurs les critiques ont souvent comparé celui-ci à celui-là, et les corps filiformes et errants de G. semblent sortir de la même boue que les personnages en détresse de B.) Exemple: "Il est debout. Voir dans la pénombre vide comment enfin il est debout. Dans la pénombre obscure source pas su. Face aux yeux baissés. Yeux clos. Yeux écarquillés. Yeux clos écarquillés." (extrait de "Cap au Pire", une de ses dernières oeuvres) Si "Malone meurt" te tombe des mains (à cause de sa longueur peut-être), rabats-toi sur des textes courts du genre "Comédie et actes divers", "Nouvelles et textes pour rien", ou "Mirlitonnades et autres foirades" (non là en fait je ne suis pas certain que c'est le titre exact, il faudrait que je refouille ma bibliothèque ou wikipedia) mais que j'ai vu un jour interprété au théâtre, par des acteurs amateurs et... mongoliens (!) l'émotion n'en était que décuplée. J'ai entendu dire aussi que "le Dépeupleur", une de ses oeuvres les plus extrèmes, contenait des symboles ésotériques, sur lesquels certaines grandes éminences de l'astrophysique et autres sciences très pointues essayaient en vain de se pencher... Alors pour ce qui est d'utiliser le terme "poussive", laisse tomber... | |
| | | Marie kiss la joue Animation
Nombre de messages : 2576 Age : 36 Localisation : Rennes/Paris Date d'inscription : 03/04/2007
| Sujet: Re: Samuel Beckett Ven 02 Oct 2009, 14:38 | |
| Poussif n'est pas synonyme de "non-innovant", il me semble...et je comprends ce qu'a voulu dire Old Bull Lee : certains romans de Beckett ne sont franchement pas faciles, je me souviens d'ailleurs que j'ai eu du mal à terminer Malone meurt.
Quant à apparenter Beckett au Nouveau roman ou pas, je ne serais pas aussi catégorique que toi pour dire que non, il n'en fait pas partie...Cette "écriture froide" me paraît quand même très visible dans ses romans, de même que tout le jeu qu'il déploie avec les systèmes de référencialité, qui est parfois totalement brouillé. | |
| | | lola69 neophyte
Nombre de messages : 4 Age : 31 Localisation : Lyon Date d'inscription : 22/12/2010
| Sujet: Re: Samuel Beckett Mer 22 Déc 2010, 16:24 | |
| Cette année, en terminale littéraire, nous devons étudier Fin de Partie de Beckett. C'est d'ailleurs grâce à cela que je connais désormais cet auteur. Auparavant je n'avais jamais entendu parlé de lui. Ou bien n'y ai-je pas fait attention?!
Quoi qu'il en soit, je trouve cela tout bonnement regrettable de ne pas l'avoir connu plus tôt. Je trouve que son travail est tout simplement prodigieux!! C'est pourquoi, en plus de Fin de Partie, j'ai eu la curiosité de lire L'innommable, ainsi que En Attendant Godot. Et je n'en ai pas été déçue. J'ai adoré En Attendant Godot. Et je ne compte pas m'arrêter en si bon chemin, dans la lecture des oeuvres de Beckett. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Samuel Beckett Mer 22 Déc 2010, 16:45 | |
| L'Innommable, troisième roman de la trilogie de Beckett, vient à la suite de Molloy et Malone meurt [...] Le personnage de l'Innommable peut être vu comme la suite logique, finale, de l'évolution des personnages précédents (Molloy, Moran, Malone).dit Wikipedia. Lire le théâtre de Beckett est frappant, mais il faut voir ses pièces. On fait alors l'aller et retour entre lecture et représentation. Je n'ai pas encore lu ses romans - MKLJ a écrit:
- on est encore davantage au bord de la folie chez Beckett
je le pense aussi et je le précise dans le deuxième volet de les armées d' Evelio Rosero , écrivain colombien, que vous lirez (ou non !) ) demain. | |
| | | Albert pilier
Nombre de messages : 2302 Localisation : île de france Date d'inscription : 22/06/2010
| Sujet: Re: Samuel Beckett Mer 22 Déc 2010, 17:32 | |
| Je vous recommande l'excellente biographie de Deirdre Bair sur Beckett. Elle y parle de la famille de l'écrivain (plutôt pathogène la famille!)et de l'analyse avec Bion qui lui a permis d'échapper à la folie dans la vie pour passer à l'écriture.
(ce n'est pas un livre pour toi Rotko, c'est un pavé!!)
Il y a aussi le livre d'Anzieu sur Beckett, mais moins intéressant pour qui ne connaît pas Anzieu. | |
| | | Drella pilier
Nombre de messages : 98 Age : 35 Date d'inscription : 30/08/2010
| Sujet: Re: Samuel Beckett Mer 08 Juin 2011, 10:26 | |
| Bonjour tout le monde. Je suis en train de lire Molloy (apres avoir goute En attendant Godot)que je devrais avoir fini en fin de semaine, si je m'y attelle serieusement.
Je trouve ce livre absolument genial. A chaque page quelque chose me parle en profondeur. C'est gorge de ce que j'aime particulierement quand je lis un livre : plein d'humain : plein de questionnements, plein de cycles, plein d'evidences floues, bref, c'est le bordel l'etre humain.
Le style m'a au debut rebute mais une fois dedans c'est difficile de decrocher, il a une plume sublime, chaque phrase est necessaire, chaque phrase a un sens, ses metaphores (le livre etant une longue metaphore filee) pleines d'evidence (parfois moins), ses descriptions de sensations, de la nature absolument extraordinaires...
J'ai hate de lire la suite. En attendant Godot m'avait convaincu, Molloy enfonce le clou ! | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Samuel Beckett Sam 17 Nov 2012, 18:01 | |
| Lorsqu'il entre au service de monsieur Knott, Watt pénètre dans une demeure où règnent une stricte hiérarchie et une rigoureuse observance des horaires quotidiens. Nouvel arrivant, l'activité culinaire et ménagère de Watt se cantonnera d'abord au rez-de-chaussée où il obéira aux ordres de l'autre serviteur, un nommé Erskine alors promu au service rapproché de M. Knott sis au premier étage.
Toute une lignée de serviteurs ont précédé Erskine et Watt, bien d'autres leur succéderont sans doute lorsque, de nouveau venu en nouveau venu, Watt aura pris la place d'Erskine puis achevé le cycle qui lui est imparti.je ne connais pas cette oeuvre , je dois l'ecouter ce soir lue par Denis Podalydès | |
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| Sujet: Re: Samuel Beckett | |
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| | | | Samuel Beckett | |
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