Xinran [Chine]

Durant 8 années de 1989 à 1997, Xinran a présenté chaque nuit à la radio chinoise une émission au cours de laquelle elle invitait les femmes à parler d'elles-mêmes sans tabou.
Ces histoires ont été regroupées dans un livre "Chinoises".
Livre choc avec des histoires qui ne peuvent laisser insensible.
Comme celle des "Mères qui ont survécu au tremblement de terre", ou encore "La femme qui aimait les femmes", ou bien celle "Les femmes de Colline Hurlante" dont voici un extrait :

"... Avant mon séjour à Colline Hurlante, je croyais qu'il y avait une cohésion entre toutes les femmes de Chine, chacune évoluant à sa façon, mais toutes dans le même sens, en phase avec l'époque. Au cours de mes deux semaines dans le village, j'ai vu des mères, des filles, des épouses que l'histoire semblait avoir oubliées, menant une vie primitive dans un monde moderne. Je me suis interrogée sur leur devenir ; pourraient-elles jamais rattrapé le temps perdu ? ..... Le Grand Li a écouté mon compte rendu sur les femmes de Colline Hurlante puis il m'a demandé : "Est-ce qu'elles sont heureuses ?"
Mengxing s'est exclamée : "Ne soyez pas stupide ! Comment pourraient-elles être heureuses ?"
J'ai dit à Mengxing que, sur les centaines de Chinoises avec qui j'avais parlé pendant presque 10 ans de radio et de journalisme, les femmes de Colline Hurlante ont été les seules à me dire qu'elles étaient heureuses. "

Xinran a également consacré un livre à une histoire racontée par une femme. Le récit de cette dernière (histoire d'amour et de perte, de loyauté et de fidélité au-delà de la mort) ayant réveillé en Xinran un souvenir d'enfance, elle a écrit "Funérailles Célestes".

Merci pour ton commentaire Zoze, j'ai en attente "Funérailles célestes" et comme le monde est petit, la préface de ce livre est de Claude-B Levenson .

J'espère que l'on sera plusieurs à lire les livres de Xinran !

pas de pb en ce qui me concerne, je pourrai suivre pour Chinoises et les funerailles célestes

Pour info, un nouveau livre sort en janvier 08 :

Baguettes chinoises de Xinran aux éditions Picquier



« Je vais leur montrer, moi, à tous ces villageois, qui est une baguette et qui est une poutre ! »
C’est ce cri qui a donné envie à Xinran d’écrire cette histoire. Celle, lumineuse, chaleureuse, émouvante, de trois sœurs qui décident de fuir leur campagne et le mépris des autres, pour chercher fortune dans la grande ville.


C’est du cœur de la Chine que nous parle Xinran. De ces femmes qui luttent pour conquérir une place au soleil. De Nankin, sa ville natale, dont elle nous fait voir les vieilles douves ombragées de saules, savourer les plaisirs culinaires et la langue truculente de ses habitants. Et d’un pays, une Chine que nous découvrons par les yeux vifs et ingénus des trois sœurs, et qui nous étonne et nous passionne car nous ne l’avions jamais vue ainsi. (Source Picquier)

Je viens de lire une interview de l'auteur (dans le Muze n°45).

Citation :

Comment vous-êtes vous mises à écrire des livres ?
Sous l'effet de la colère. J'ai fini par devenir professeure à Londres et mes étudiants lisaient des ouvrages sur la Chine. Ils avaient cette idée fausse que les Chinoises n'ont pas d'émotions, qu'elles se moquent du sexe, de l'amour, de la beauté. C'était injuste. J'ai voulu leur montrer qui elles sont vraiment.

Je crois que je vais lire prochainement Baguettes choises.

Moon a écrit:

Je crois que je vais lire prochainement Baguettes choises.

J'attends ce titre avec Funérailles célestes ... ils me font de l'oeil depuis un moment ! Sympa on pourra partager nos points de vue !

Soussou a écrit:

J'ai commencé la lecture de "Chinoises" de Xinran.

Si tu lis ce message ... ton avis sur ce titre ???

Funérailles célestes de Xinran - (traduction Maïa Bhârathî)


Funérailles célestes est une histoire d'amour et de perte, de loyauté et de fidélité au-delà de la mort. Xinran dresse le portrait exceptionnel d'une femme et d'une terre, le Tibet, toutes les deux à la merci du destin et de la politique. En 1956, Wen et Kejun sont de jeunes étudiants en médecine, remplis de l'espoir des premières années du communisme en Chine. Par idéal, Kejun s'enrôle dans l'armée comme médecin.
Peu après, Wen apprend la mort de son mari au combat sur les plateaux tibétains. Refusant de croire à cette nouvelle, elle part à sa recherche et découvre un paysage auquel rien ne l'a préparée - le silence, l'altitude, le vide sont terrifiants.

Perdue dans les montagnes du nord, recueillie par une famille tibétaine, elle apprend à respecter leurs coutumes et leur culture. Après trente années d'errance, son opiniâtreté lui permet de découvrir ce qui est arrivé à son mari... Quand Wen retourne finalement en Chine, elle retrouve un pays profondément changé par la Révolution culturelle et Deng Xiaoping. Mais elle aussi a changé : en Chine, elle avait toujours été poussée par le matérialisme ; au Tibet, elle a découvert la spiritualité.

L'histoire est superbe, cette rencontre entre les deux femmes amènent des échanges sur le Tibet et la Chine, des modes de vie à l'esprit tout diffère. J'ai beaucoup aimé ce livre et il y a une postface de Claude-B Levenson intéressante sur le regard de l'auteur Xinran, qui relate cette histoire vraie mais tout de même avec son regard chinois.
Très intéressant et puis il y a l'histoire de ces deux femmes l'une chinoise, l'autre tibétaine qui se croisent, une histoire humaine passionnante.

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L'histoire de Wen est véridique. A l'époque où Xinran, journaliste à Pékin, recueillait les confidences des femmes dans son émission de radio (publiées dans Chinoises, 2003), elle a rencontré cette femme qui lui a raconté son histoire. Bouleversée par ce récit qui réveillait en elle un souvenir d'enfance, elle lui a consacré un livre, qui éclaire d'un jour poignant le rite des funérailles célestes.

Baguettes chinoises p.152

Citation :

Elle savait combien il était difficile pour une baguette de gagner de l'argent en ville, elle en avait bavé. Alors ce besoin de reconnaissance et cette volonté de prendre une revanche sur cette malchance d'être née fille à la campagne, elle savait dans ses tripes ce que c'était.

Baguettes chinoises...

est un roman absolument bouleversant. L'histoire de ces filles m'a passionnée et complètement retournée. On apprend également beaucoup sur la Chine contemporaine et cela dans un style simple et clair: le fossé entre la ville et la campagne, la nouvelle politique d'ouverture mise en place...

L'auteur ressent une profonde sympathie pour les jeunes femmes qui lui ont confié leur histoire et du coup le livre déborde d'humanité. Les trois soeurs m'ont toutes touchée à leur manière mais particulièrement la petite dernière avec son amour des livres et sa soif de connaissance. Quand à l'histoire de trois elle m'a serré le coeur.

je croyais que Moon avait lu les funérailles célestes ?

Ce n'est pas la traductrice, Maia Barathi, mais un "exterieur" qui fait une postface interessante parlant des rapports Chine/Tibet sur lesquels, même en dehors de l'actualité que nous connaissons, nous devons avec ce livre nous interroger.

D'accord avec Utopie pour dire que l'histoire est intéressante, construite avec soin, avec des itinéraires parallèles, de femmes à la recherche de l'homme qu'elles aiment : Même thème avec des variantes, l'une sur le mode chinois, l'autre sur le mode tibétain, mais toutes deux au Tibet.

Sur le terrain, pourrait-on dire !

A l'intérieur de ces intrigues principales, des récits imbriqués, car plusieurs personnages y vont de leurs histoires.

Il y a bien du romanesque dans certains passages : ainsi la Tibétaine négociant avec ses compatriotes qui attaquaient une unité militaire chinoise, ces Chinois acceptant des conditions dures à avaler pour des militaires, mais bon, je ne suis pas un stratège reconnu.

L'auteur lui-même s'étonne de certaines retrouvailles au cours du récit :

Citation :

Comment [Zuhoma] en était-elle venue à laisser des messages sur lesmontagnes sacrées ? lui a demandé Wen étonnée que le destin leur ait suggéré à toutes deux d'agir de la même façon.

Ben oui, le destin obéit opportunément à l'auteur !

Un petite part de naïveté aussi, avec un cheval particulièrement dévoué :

Citation :

En les [ 2 amies] jetant bas, [le Cheval] les avait loyalement sauvées d'une mort certaine.

Loyauté d'autant plus louable qu'il n'évite pas le pire pour lui-même !

Ne chipotons pas sur ces passages, et convenons que l'histoire est interessante malgré ces réserves.

On aura d'autres point à examiner.

Utopie est-elle la seule à avoir lu ce livre ?

je ne developpe pas, mais je garde trace de mes notes.

Ce roman présente beaucoup d'intérêt, sur sa presentation de la Chine, à travers le récit ; et par le regard chinois sur le Tibet (habitants, moeurs, mentalités, pratiques diverses et notamment médicales).

Baguettes chinoises

Un peu déçue par ce livre. Certes on s'attache aux trois soeurs et les rapports ville/campagne sont particulièrement intéressants, mais, peut-être un peu trop gentil. Surtout si on lit en guise d'épilogue la véritable histoire des trois femmes.

Le livre les funerailles célestes fournirait, a mon sens, un excellent point de départ pour examiner les rapports du tibet de la Chine.

Vous déciderez si ce projet tient toujours et quand il doit se réaliser.

Actuellement certains pensent à Juillet, d'autres à Août-septembre.

ce serait en même temps l'occasion de parler de Xinran d'une manière générale - et pas seulement par titre.

Tchipette a écrit:

Baguettes chinoises

Un peu déçue par ce livre. Certes on s'attache aux trois soeurs et les rapports ville/campagne sont particulièrement intéressants, mais, peut-être un peu trop gentil. Surtout si on lit en guise d'épilogue la véritable histoire des trois femmes.

Ah oui moi aussi j'ai été déçue en lisant l'épilogue et la véritable histoire, j'ai eu le sentiment de m'être trompée en lisant le livre et en pensant que c'était romancé mais réel.

Funérailles Célestes est d'un ton différent et plus fort.

Utopie a écrit:

Tchipette a écrit:

Baguettes chinoises

Un peu déçue par ce livre. Certes on s'attache aux trois soeurs et les rapports ville/campagne sont particulièrement intéressants, mais, peut-être un peu trop gentil. Surtout si on lit en guise d'épilogue la véritable histoire des trois femmes.

Ah oui moi aussi j'ai été déçue en lisant l'épilogue et la véritable histoire, j'ai eu le sentiment de m'être trompée en lisant le livre et en pensant que c'était romancé mais réel.

Funérailles Célestes est d'un ton différent et plus fort.

Je vous trouve un peu dures. L'épilogue ne raconte que la fin de l'histoire de ces trois femmes, le début est certes un peu romancé mais fondé sur des faits réels.

Peut être parce que j'ai été très sensible au trio des soeurs, j'aurais voulu qu'elles existent. En fait au début, il est dit que ce sont des témoignages, j'y ai "bêtement" cru, dans son ensemble, en fait l'auteur est peut-être trop bavarde, sans parler de témoignages et de l'épilogue, l'imagination du lecteur pouvait rêver, peut-être ...
C'est juste un sentiment que j'ai eu à la fin, c'est une lecture que j'ai aimée et lu avec plaisir.

Le titre « les funérailles célestes » dit assez l’un des griefs transmis par Xinran contre le Tibet et les Tibétains : des usages barbares. Ajoutons-y la crasse omniprésente, et la mention de cruautés, avec l’assassinat de jeunes soldats à l’arme blanche ; on voit que le portrait n’est pas flatteur.

Plutôt que de déflorer le récit, je vais seulement citer la postface de Cecil B Levinson (auteur de L'an prochain à Lhassa chez picquier et de Tibet, la question qui dérange chez Albin Michel). Il reconnaît la « naïve bonne grâce » de Xin Ran, et son « aimable candeur » qui lui fait aligner presque tous les préjugés en cours en Chine à l’encontre du Tibet.

Le plus grave est que ce récit se présente comme le témoignage d’une narratrice qui a vécu cette expérience sur le terrain ; témoignage authentifié par l’auteur avec son statut de journaliste ayant effectué plusieurs séjours au Tibet.

« les notations erronées » abondent qui traduisent la « méconnaissance du Tibet », On trouve dans ce récit « l’ arrogance », la « suffisance colonialiste » sous la forme d’ un

Citation :

« complexe de supériorité à l’égard des autres tous considérés comme des barbares »

Malgré la postface, en lisant le roman, je n'ai pas ressenti dans le roman la barbarie. J'avais même trouvé de la chaleur humaine, lorsqu'une famille se sépare des mois pour accompagner l'une des protagonistes.

La postface met un bémol mais pas plus que ça, elle replace le contexte du témoignage.

J'ai beaucoup aimé ce livre, c'est comme pour "Les baguettes chinoises" c'est un témoignage romancé ou l'inverse, tu devrais le lire.

Utopie a écrit:

tu devrais le lire.

16 juillet

rotko a écrit:

Tibet

des titres sur le tibet

Xin ran a écrit funerailles celestes qui reflète les vues chinoises sur le Tibet :

mais ne serait-ce pas gênant de lire un titre avec un regard qui traque les propos dénigrants ? .

C'est justement parce que je l'ai lu que j'en parle, et que je le proposais en lecture commune, mais avec un oeil critique.

Sur la Chine dans le livre de Xinran, on appréciera l'obligation des deux étudiants en médecine de demander une autorisation de mariage au chef du parti, toutes les formalités administratives, le fait d'envoyer au Tibet de jeunes soldats illettrés etc...

rotko a écrit:

C'est justement parce que je l'ai lu que j'en parle, et que je le proposais en lecture commune, mais avec un oeil critique.

Pardon je ne me souvenais pas ou j'avais mal compris ...

J'ai trouvé intéressante la posface, elle éclaire, en même temps j'ai été étonnée de la trouver dans le livre même.

Comme je l'ai lu il y a quelques temps déjà, il faudrait que je le relise car à la première lecture je n'ai rien senti de dévalorisant pour le Tibet. Je lirai certainement Cecil B Levinson par curiosité.

J'ai posé la question à plusieurs reprises, pour savoir qui avait lu les funérailles célestes, et j'étais resté dans un compte rendu évasif, pensant que ce livre méritait une discussion serrée.

Maintenant j'ai oublié les griefs très précis que j'avais contre ce livre, et je pensais aussi que lire un livre en se méfiant de ce que dit l'auteur, comme si on voulait le prendre en défaut, n'était pas une bonne attitude de lecture.

J'ai repris le livre en main et lu à nouveau une cinquantaine de pages. Il me fallait quand même dire ce que je pensais de ce livre.

J'ai finalement opté pour donner brièvement les trois griefs que j'avais contre l'ouvrage et j'ai repris les critiques voilées de Levinson. On sait bien ce que veulent dire des mots comme "candeur" et "naîveté" : ce sont des euphémismes habillant des réserves sérieuses.

L'éditeur a dû être géné de livrer tel quel ce récit qui présente une vision contestable et partisane des rapports Chine-Tibet. Il faut donc, à mon avis, le remercier d'avoir demandé à Levinson de mettre en garde le lecteur sur cette version "chinoise", et savoir gré à Levinson de l'avoir fait sans froisser le lecteur qui a pris plaisir à la lecture.

Une suggestion : pour faire connaître et apprécier Xinran, autant, dans ces conditions, choisir un autre titre.

rotko a écrit:

L'éditeur a dû être géné de livrer tel quel ce récit qui présente une vision contestable et partisane des rapports Chine-Tibet.

Mince mince... ça m'ennuie vraiment d'être passée à côté ! Surtout que j'ai aimé l'histoire et que ce genre de "bémol" me tient à coeur.
Je le relirai !