Edward Morgan Forster [Angleterre]

E.M. Forster, la route des Indes, chez 10/18.

En fait j’ai lu A passage to India chez penguin, ce qui suppose une lecture plus lente et plus attentive ; je m’en plains pas, car j’ai beaucoup aimé cette histoire que je ne vais pas raconter dans le détail.

En premier, le personnage du docteur Aziz, un Indien musulman, poète, impulsif et généreux, séparé de ses enfants car il ne peut seul les élever . Sa femme est morte, dure solitude.

Il rencontre par hasard dans une mosquée une Anglaise, Mrs Moor, venue en Inde, sous domination anglaise, voir son fils. Une jeune Anglaise, Miss Quested, accompagne Mrs Moor, dans le projet d’épouser le magistrat Heaslop, fils de Mrs Moor.

Les deux touristes anglaises rêvent de rencontrer l’Inde véritable, objet de leur curiosité bienveillante. Aziz se propose d’être leur initiateur.

Je viens de me rappeler que j'ai lu Quelle importance ?, un recueil de nouvelles et vu le film Maurice tiré d'un de ses livres !

Je n'avais pas tilté ! Il n'est jamais trop tard

J'avais commencé Une chambre avec vue sur l'Arno, je ne sais plus pourquoi mais je ne l'ai jamais fini. Peut-être que je vais retenter le coup, maintenant que je suis allée à Florence il aura peut-être une autre saveur.


Il parait qu'il existe un film magnifique.

Chambre avec vue de james Ivory, avec Julian Sands, Denholm Elliott, Daniel Day-Lewis

James Ivory a quand même la réputation d'être académique.

Le film est une merveille. Je crois que c'est l'une des très rares fois où j'ai trouvé le film supérieur au livre, que pourtant j'adore.

E.M. Forster, la route des Indes, chez 10/18.

En fait j’ai lu a passage to India chez penguin ce qui suppose une lecture plus lente et plus attentive, je m’en plains pas, car j’ai beaucoup aimé cette histoire que je ne vais pas raconter dans le détail.

En premier, le personnage du docteur Aziz, un Indien musulman, poète, impulsif et généreux, séparé de ses enfants car il ne peut seul les élever . Sa femme est morte, dure solitude.

Il rencontre par hasard dans une mosquée une Anglaise, Mrs Moor, venue en Inde, alors sous domination anglaise, voir son fils, le magistrat Headline .
Miss Quested, accompagne Mrs Moor, dans le projet d’épouser le fils de Mrs Moor.
Les deux touristes anglaises rêvent de rencontrer l’Inde véritable, objet de leur curiosité bienveillante et Aziz se propose d’être leur initiateur.

E.M. Forster, la route des Indes 1018

La première partie présente des personnages crédibles, tels qu’on peut les trouver dans un cadre de touristes visitant un pays étranger : intérêt pour le pays et ses habitants, étonnement bienveillant pour des gens qui pensent et vivent autrement.

D’un autre des Anglais, blasés par plusieurs années de cohabitation, un brin condescendants, voire méprisants, et des Indiens susceptibles.

Les malentendus sont nombreux, presque inévitables, car chacun se fait une image fausse de l’autre. Forster ne présente pourtant pas des personnages stéréotypés pour les protagonistes de premier plan.

E.M. Forster, la route des Indes 10/18


Ensuite c’est l’épisode des grottes, nœud du roman, puisque Aziz sera accusé d’agression sexuelle sur la personne de miss Quested, épisode qui va cristalliser les incompréhensions, et créer un conflit entre les deux communautés.

L’intrigue est bien menée : une part importante est laissée au lecteur qui s’interroge sur les différents comportements. J’ai été sensible aux scènes visuelles, aux manifestations de foules et à une histoire d’amitié entre Aziz et un Anglais « dissident », ie ne faisant pas partie des clubs et autres unités d’embrigadement.

Dans ce roman riche, Forster a évité plusieurs écueils dont celui d’un récit schématique, voire caricatural, une facile leçon de tolérance avec un brin de sentimentalisme.

Comme les personnages, la situation est complexe, y compris pour les Indiens eux-mêmes, car divisés en pratiques religieuses peu conciliables.

Au lecteur de juger par lui-même les itinéraires individuels, indiens et anglais, dans ce climat colonial malsain.

Une bonne analyse du film tiré de "a passage to india" la route des Indes sur le forum the-inn-at-lambton.

Pour répondre à ta question Rotko :

j'ai abandonné avant l'épisode des grottes....Je n'ai pas accroché.
Trop de dialogues à mon goût pour un début de roman, j'étais désorientée...

et à ce moment là je n'étais pas disponible pour faire le moindre effort.....

c'est donc dû probablement plus à mon état d'esprit qu'au roman lui-même

oui, c'est toute une préparation à l'excursion que doit organiser Aziz, et on voit déja les malentendus entre les communautés et les reticences des Anglais, peu soucieux de se mêler avec les locaux...
tu lisais aussi dans une vieille édition, un "rossignol" disait ton fiston, je crois.

"Ansell "dans "un instant d'Eternité" chez 10/18.

Le jeune étudiant qui ressemble beaucoup à Maurice, revient au domaine familial et retrouve Ansell;l'ami de sjuex d'enfance, devenu à 18 ans jardinier en titre et athlète.

Retrouvailles cordiales entre les jeun,es gens, mais qui montret des itinéraires différents : l'étudiant pétri de savoir et d'ambitions littéraires a délaissé les activités physiques, restées le plaisir principal d'Ansell, imperméable à la grammaire grecque. L'ironie veut qu'entre la gare et le domaine, josiah le cheval - et les taons, fassent table rase des différences entres les deux jeunes gens. Cette nouvelle éclaire le personnage de Scudder, le garde-chasse, dans "Maurice".

"Maurice" chez 10/18

Le personnage éponyme découvre son attirance pour les hommes et tout particulièrement pour Clive Durham. Il met longtemps à accepter son homosexualité, puis que tous dans son environnement traitent la vie sexuelle par le silence : ses professeurs, ses camarades de classe, à plus forte raison son milieu familial étroit ;

on croit retrouver les jeunes filles ignorantes décrites par Virginia Woolf dans "la traversée des apparences".

Citation :

"les infirmières ne sont pas des jeunes files comme il faut. une jeune fille comme il faut n'accepterait jamais d'être infirmière. Si elle fait ce métier, c'est qu'elle ne vient pas d'une famille comme il faut, ou alors elle resterait chez elle. - Ada, qu'as tu donc appris à l'école ?

- Pour moi, on apprend en restant à la maison."

"Maurice"

Dans les milieux de Maurice Hall et de Clive Durham, les sommités s'appellent le docteur brady et le pasteur Borenius, des esprits bornés par les conventions et une religion retrograde.

EM Forster n'est pas tendre pour les classes dirigeantes qui allient l'incompétence et l'égoïsme à des solides appétits politiques :

Citation :

"Ces gens avaient l'air de ployer sous les responsabilités : d'eux dépendait ou allait bientôt dépendre l'avenir de l'Angleterre.Et pourtant les piliers du portail étaient en mauvais état; lesmenuiseries avaiernt besoin de réparation, les fenêtres joignaient mal, les parquets craquaient" (p.96)

" L'impression de laisser-aller avait encore augmenté. A travers lapluis battante, il avait remarqué que les piliers de la grille penchaient. A l'intérieur de la maison, quelques somptueux présents de mariage faisaient tache comme des rapiéçages sur un vêtement élimé".(p.186)

Au final, "Maurice", écrit en 1914 et seulement publié en 1971, se révèle un roman à la fois audacieux et pudique, bien construit et lucide sur les conservatismes de toutes sortes.

Slate s'insurge contre la biographie de Forster écrite par Moffat (A Great Unrecorded History) qui ferait de son homosexualité la clé de toute sa vie et de son oeuvre.
C'est l'occasion de faire lepoint sur son oeuvre :

Ses premiers romans de la première décennie du siècle (Where Angels Fear to Tread, The Longest Journey, Avec vue sur l'Arno) étaient composés pour un tiers de charme edwardien et pour deux tiers de traits critiques acérés et de lueur romantique. Ils montraient l'âme anglaise confinée, obligée de se heurter à la beauté du monde et du corps (souvent en Italie). Ils ont positionné leur auteur comme le chantre de la culture libérale victorienne dans la société de masse du XXe siècle

Howards End (1910), son quatrième roman, publié juste après son trentième anniversaire, marquait une évolution. Il poursuivait la critique des Anglais modernes vus comme grossiers, contents d'eux mêmes et avides. Mais il mettait aussi en question les esprits critiques, les cosmopolites émancipés vivant de «relations personnelles», d'idées neuves et de discussions intelligentes. En opposition à ces deux groupes, il mettait en scène le personnage de Mme Wilcox, discrètement prophétique, incarnant une Angleterre plus ancienne, plus vraie, enracinée dans la terre, se contentant d'une maison (Howards End) et d'un arbre (un orme blanc).
Plus profonde que les jeux de l'esprit et résistant à l'urgence de la modernité («des télégrammes et de la colère»), sa vision de la vie s'impose, consacrée aux rituels quotidiens et sans âge dans une terre toujours verte et agréable.

Quatorze ans plus tard parut son chef d'œuvre, La Route des Indes, un grand roman d'amour et de désordre, d'amitié et d'empire qui cherche au-delà des urgences quotidiennes à enraciner «la quête de la race humaine pour quelque chose de plus éternel ». L'intervalle entre ces deux livres fut un des mystères de sa vie; l'autre fut sa décision d'arrêter complètement d'écrire des romans pendant les 47 dernières années de sa vie.

L'article de Slate conseille Concerning E.M. Forster de Frank Kermode pour bien connaître ce romancier de premier plan.

Rencontres et destins. un Omnibus consacré à Forster 1052 p.

Tout ce que j'ai lu de cet auteur m' a bien plu. Il est à mon avis méconnu, et comme le dit l'Express, les films tirés de son oeuvre ne lui rendent pas entièrement justice.

les films tirés de son oeuvre (signés David Lean et, surtout, James Ivory) ont, eux, enregistré de beaux succès : La Route des Indes, Maurice, Chambre avec vue, Retour à Howards End (qui valut un oscar à la remarquable Emma Thompson).

Parfois injustement taxées d'académiques, ces adaptations soignées ne doivent pas faire oublier, derrière une façade so british, l'esprit frondeur de l'auteur.